Une agence des Nations unies, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), a lancé sur YouTube un concours mondial destiné à pousser les jeunes à montrer en vidéo «pourquoi travailler dans l'aviation est cool».

L'OACI, basée à Montréal, offrira au gagnant un séjour d'une semaine à Orlando en Floride (Sud-Est des États-Unis), où il assistera à WATS, le rendez-vous mondial des établissements de formation aux métiers de l'aviation, en avril prochain.

Les vidéos de 30 secondes au maximum doivent être enregistrées ou sous-titrées en anglais. Elles doivent parvenir à l'OACI avant le 22 février.

L'organisation internationale, qui réunit 191 États membres, est préoccupée par le manque cruel de pilotes et d'autres professionnels qui s'annonce dans les années à venir.

Selon ses chiffres, entre 2010 et 2030, le nombre de vols d'avions de ligne devrait doubler, passant de 27,75 millions à environ 50 millions par an.

Alors qu'aujourd'hui on compte environ 20 000 avions de ligne et 61 000 appareils civils toutes catégories confondues, le nombre de ces derniers devrait atteindre 151 000 en 2030.

Or, en 2010, le nombre de pilotes dans le monde (ceux des transporteurs, mais aussi ceux d'autres entités utilisant les avions) était estimé à plus de 460 000, tandis qu'en 2030 on aura besoin de plus de 980 000. Autrement dit, il faudrait recruter en moyenne 52 500 pilotes par an, alors que la projection des capacités de formation aboutit à un manque à gagner de 8146 pilotes par an.

Pour le personnel de maintenance, le même calcul fait ressortir un manque à gagner annuel de 18 000 personnes.

Ce manque de personnel se fera sentir partout, mais plus particulièrement là où la croissance sera la plus forte: en Asie, en Afrique et en Amérique latine, a indiqué à l'AFP la porte-parole de l'OACI Stéphane Dubois.

Les industriels canadiens du secteur en sont bien conscients: des représentants de Bombardier et de Pratt & Whitney Canada notamment ont participé mardi à une table ronde organisée par l'OACI pour favoriser l'échange de bonnes pratiques en vue d'intéresser les jeunes aux métiers de l'aviation.

Plusieurs initiatives de ce genre ont été décrites: journées portes ouvertes dans les usines et les aéroports, exposés faits par des salariés de l'industrie dans les écoles fréquentées par leurs enfants, stages en entreprise.

Même les enfants du primaire sont ciblés, avec une «station spatiale» sur roues créée à l'École des métiers de l'aérospatiale de Montréal.