Exportation et développement Canada (EDC) a accepté qu'un transporteur aérien en difficultés financières retarde ses paiements sur la location d'appareils Q400 et CRJ fabriqués par Bombardier.

Le 20 janvier dernier, Pinnacle a conclu une entente avec EDC pour remettre au mois d'avril des paiements dus entre le 14 janvier et le 31 mars. Les montants en cause s'élèvent à 16,6 millions de dollars et portent sur la location de 16 biréacteurs CRJ et 28 appareils turbopropulsés Q400 exploités par Pinnacle et par sa filiale.

«Le report de paiement est assez facile pour EDC, a fait savoir le porte-parole de la société d'État, Philippe Taylor, dans un courriel envoyé à La Presse Affaires hier. Le montant de base, avec intérêts, ne change pas et les pénalités sont incluses. Le report permettra à Pinnacle d'améliorer leur situation financière et, comme ceci ne coûte rien à EDC, nous sommes d'accord avec l'entente.»

Pinnacle regroupe trois transporteurs, Pinnacle Airlines, Mesaba Airlines et Colgan Air. Ceux-ci exploitent des liaisons régionales pour Continental, Delta, United et US Airways en vertu de contrats d'achat de capacité ou d'ententes de partenariat.

Il y a environ deux mois, Pinnacle a entrepris un processus de restructuration pour alléger sa structure de coûts. L'entreprise entendait notamment conclure des ententes en ce sens avec ses partenaires aériens, ses locateurs d'avions, ses employés, ses détenteurs d'obligation et ses créanciers.

La semaine dernière, le président et chef de la direction de Pinnacle, Sean Menke, a envoyé une lettre aux employés pour faire savoir que la situation était plus difficile que ce qui avait été évalué au début et que l'entreprise devra peut-être se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine de la faillite pour réaliser son plan de restructuration.

Pinnacle et ses filiales exploitent présentement 142 biréacteurs régionaux CRJ200 (50 places), 57 biréacteurs régionaux CRJ900 (90 places) et 31 turbopropulseurs Q400, tous des appareils de Bombardier, ainsi que 38 appareils régionaux Saab 340.

Dans sa lettre aux employés, M. Menke a indiqué que deux contrats conclus avec Delta, régissant l'exploitation d'environ 180 appareils CRJ200 et CRJ900, avaient toujours connu une bonne performance et devraient continuer à constituer l'épine dorsale de l'organisation.

Toutefois, le contrat régissant l'exploitation d'appareils Q400 pour United et Continental n'est pas profitable à l'heure actuelle et cette situation ne peut pas durer.

M. Taylor s'est cependant montré confiant au sujet du maintien des appareils de Bombardier dans la flotte de Pinnacle.

«Un peu comme AMR, les appareils sont en bonne position dans leur parc, donc des retours ne sont pas prévus en ce moment», a-t-il déclaré.

AMR, société mère d'American Airlines, s'est placée sous la protection de la loi sur les faillites en novembre dernier. Sa filiale régionale, American Eagle, exploite 47 appareils CRJ700 (70 places). EDC a des garanties d'une valeur de 577 millions US sur 35 de ses appareils.

«AMR est complètement à jour avec leurs paiements sur tous les appareils financés par EDC», a affirmé M. Taylor hier.