L'avionneur européen Airbus a annoncé mardi avoir très nettement devancé Boeing en 2011, avec 1419 commandes, un chiffre jamais atteint dans l'histoire de l'aéronautique.

Airbus, qui continue à accélérer la production pour tous les modèles de la gamme s'attend à une hausse continue de la demande en raison de l'augmentation du trafic aérien.

Avec ce chiffre net de 1419 avions commandés (annulations déduites) face aux 805 commandes du concurrent américain Boeing, Airbus revendique 64% du marché sur l'année écoulée mais prévoit de retomber à 50% en 2012.

«Je m'attendrais à ce qu'en 2012 nous descendions à 50%, probablement moins que ça», a annoncé mardi le directeur commercial John Leahy lors d'une conférence de presse à Hambourg. «Nous n'allons pas courir après les 50% en 2012», a-t-il ajouté.

Le PDG d'Airbus Tom Enders a déclaré tabler sur 600 à 650 commandes pour 2012.

Le constructeur européen a livré un chiffre record de 534 appareils l'année dernière, devançant Boeing pour la neuvième année consécutive, a annoncé M. Leahy. Vingt-six superjumbo A380, le géant de l'aviation civile, ont été livrés en 2011 contre 18 en 2010 et 19 nouveaux exemplaires ont été commandés après 10 annulations, a ajouté M. Enders.

«L'A380 est véritablement en production. Après toutes les difficultés (de production que l'avion a connues par le passé), 2011 a été la première véritable année de production pour l'A380», a déclaré le dirigeant.

Les commandes représentent un chiffre d'affaires de 140,5 milliards de dollars, soit une part du marché mondial de 54% en valeur. John Leahy a expliqué la différence entre parts de marché en unités vendues et en valeur (64% contre 54%) par les coûts de production plus élevés que ceux de Boeing.

Il a souligné que les investissements consentis pour le développement de nouveaux modèles, le NEO et le long-courrier A350, largement construit en matériaux composites, attendu en 2014.

Le carnet de commandes d'Airbus s'élevait à fin décembre à 4.437 unités, nouveau record absolu pour l'industrie, soit un montant de 588 milliards de dollars (464 milliards d'euros) au prix catalogue et sept à huit ans de production.

Au total, 1226 commandes ont été passées pour le seul A320 NEO, un monocouloir remotorisé qui promet de consommer 15% de carburant de moins que l'actuel A320, qui lui-même a déjà un carnet de commandes de 2.089 unités.

Alors qu'il ne sera livré qu'en 2015, l'A320 NEO a recueilli 1.256 commandes depuis son lancement en décembre 2010, «Aucun programme dans l'histoire de l'aviation ne s'est jamais vendu autant et aussi vite», a claironné le directeur commercial britannique.

M. Leahy ne compte cependant pas conserver sur la durée les 64% de part de marché contre Boeing. «Notre but n'est pas d'arriver un jour aux 81% que Boeing possédait en 1995, a-t-il déclaré. Nous voulons rester dans un duopole stable entre 40 et 60% du marché».

La part de marché redescendra autour de 50% en 2012, année pendant laquelle Boeing compte rattraper l'A320 NEO avec son 737 MAX, lui aussi version remotorisée d'un monocouloir à succès. Le 737 MAX a été lancé en août 2011 pour concurrencer l'A320 NEO, le premier exemplaire doit être livré en 2017.