Si tout va comme prévu, la CSeries prendra son envol vers la fin de 2012. Il s'agira probablement du point marquant de l'année pour Bombardier, mais aussi pour l'industrie aéronautique québécoise.

Le calendrier de développement de la nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places comprenait des coussins pour faire face aux imprévus. Il y a quelques mois, le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, a fait savoir que ces coussins avaient déjà été utilisés et que tout nouveau pépin d'importance pourrait retarder le programme.

Mais pour l'instant, tout va bien, soutient le porte-parole de Bombardier Avions commerciaux, Marc Duchesne.

«Tout est en marche pour ça, affirme-t-il. Qu'il s'agisse des gens de Mirabel, de Belfast, des fournisseurs, tous sont synchronisés pour un premier vol à la fin de 2012.»

Les équipes de vente de Bombardier seront également très actives en 2012. L'avionneur vient de renforcer ses équipes au Moyen-Orient et en Afrique, en Asie-Pacifique et auprès des firmes de location d'avions et se prépare pour une série de salons importants en début d'année à Bahrein, Singapour et en Inde.

«Nous ne faisons pas exprès d'attendre et garder des choses sur le feu afin de les annoncer dans les salons, mais en même temps, ce sont des événements qui peuvent être porteurs pour Bombardier et pour les clients potentiels», note M. Duchesne.

La CSeries fait l'objet de 307 commandes fermes et lettres d'intention, ce qui, selon M. Duchesne, correspond aux attentes de Bombardier pour cette étape-ci du développement de la nouvelle famille.

Quelques nuages

Des analystes, comme Adam Pilarski, de la firme américaine Avitas, estiment toutefois que la CSeries n'a pas réussi à décrocher le genre de commandes qui établit un programme.

«Lorsque vous décrochez une commande substantielle de Southwest ou de Delta, ça équivaut à un coup de circuit, soutient M. Pilarski. Or, depuis la commande de Lufthansa, Bombardier n'a pas eu de commande excitante à annoncer.»

Les biréacteurs régionaux CRJ auraient également grand besoin d'autres commandes pour éviter une nouvelle baisse de la cadence de production. M. Duchesne se montre confiant.

«Nous sommes en discussion avec plusieurs compagnies, des clients actuels ou de nouveaux clients, indique-t-il. Le CRJ1000 gagne une très bonne réputation dans l'industrie. Il offre plus d'économies d'exploitation que ce qui avait été annoncé et le bouche à oreille fait son effet.»

L'année 2012 amènera également un nouveau dirigeant à la tête de Bombardier Avions commerciaux. L'ancien président, Gary Scott, a annoncé son départ au cours de 2011.

Bombardier Avions d'affaires devrait également connaître un premier vol en 2012, celui du Learjet 85, un appareil fabriqué en grande partie en matériaux composites. Comme la CSeries, le Learjet 85 devrait entrer en service vers la fin de 2013.

Mais Bombardier entend surtout célébrer, en début d'année, l'entrée en service du poste de pilotage Global Vision, à bord de l'appareil Global 6000. Ce poste de pilotage comprend une suite avionique Pro Line Fusion de Rockwell Collins, à la fine pointe de la technologie.

L'entreprise poursuivra également le développement des deux nouveaux membres de la famille Global, le 7000 et le 8000.

«Nous avons annoncé de nouveaux fournisseurs en octobre, indique la porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, Annie Cossette. Nous sommes maintenant dans la phase conjointe de design des appareils.»

Pour sa part, Bombardier Service à la clientèle se prépare pour les Jeux olympiques de Londres. Le trafic d'avions d'affaires devrait exploser à l'occasion de cet événement.

«Nous allons nous organiser pour augmenter nos ressources en fait de services et pour avoir plus de pièces disponibles dans la région», affirme la porte-parole de Bombardier Aéronautique, Haley Dunne.

De leur côté, les analystes suivront de près ce qu'il adviendra de l'entente stratégique conclue en mars dernier entre Bombardier et le géant chinois COMAC (Commercial Aircraft Corporation of China). Cette entente portait sur la possibilité de collaborer sur plusieurs aspects, comme les stratégies de marketing, les relations avec la clientèle et les approvisionnements.

L'entente stratégique n'a pas encore donné lieu à des ententes spécifiques, mais M. Hachey a indiqué que des décisions devraient se prendre bientôt.