Pour l'industrie canadienne et québécoise de l'aéronautique, 2012 sera une année de réflexion et d'action.

Le gouvernement fédéral devrait entreprendre en début d'année l'examen de ses programmes dans le domaine de l'aérospatiale, un examen promis dans le budget Flaherty de mars dernier. L'exercice vise à «élaborer un cadre stratégique pour maximiser la compétitivité de l'industrie».

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, avait cependant fait savoir que l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense (ISAD) devrait demeurer le coeur de l'aide gouvernementale accordée à l'industrie. Ce programme de partage de risques peut actuellement compter sur des fonds de 1,1 milliard sur cinq ans.

L'Association québécoise de l'aérospatiale en réflexion

L'Association québécoise de l'aérospatiale (AQA), qui regroupe les PME de l'aéronautique, sera également en réflexion en 2012. Il y a quelques semaines, l'AQA a annoncé qu'elle n'allait pas renouveler le contrat de son président, Jacques Saada, même si celui-ci avait bien rempli son mandat, soit améliorer les finances de l'association et restaurer les communications avec les gouvernements et les donneurs d'ordre.

Le président du conseil d'administration de l'AQA, Guillermo Alonso, explique que la décision n'a rien à voir avec la personnalité de M. Saada, mais qu'il faut maintenant réfléchir à une nouvelle direction ou à une restructuration de l'association. L'AQA veut notamment favoriser les regroupements entre PME pour faire en sorte qu'elles deviennent plus grosses et plus puissantes.

De l'action, il devrait y en avoir du côté d'Héroux-Devtek. Depuis plusieurs trimestres, le fabricant de trains d'atterrissage et de structures aéronautiques fait savoir qu'il est à l'affût d'acquisitions. L'année 2012 pourrait finalement donner lieu à une telle transaction.

Il y a quelques semaines, le groupe suédois Volvo a annoncé son intention de se défaire de sa division aéronautique. L'une de ses filiales, Volvo Aero Connecticut, qui fabrique des nacelles pour des moteurs d'avion et des turbines industrielles près de Hartford, pourrait intéresser Héroux-Devtek.

Le fabricant de Longueuil franchira une autre étape importante au début de 2012: sa nouvelle usine de Querétaro, au Mexique, devrait fabriquer ses premières pièces.

Il y aura également de l'action en 2012 au Centre aéronautique de Pratt & Whitney Canada (P & WC) à Mirabel. Les essais du moteur de la CSeries se poursuivront pendant une bonne partie de l'année et culmineront avec le premier vol de l'appareil, prévu pour la fin de 2012.

Le complexe de Mirabel devrait savoir d'ici la fin de l'année s'il assemblera le moteur qui propulsera l'Airbus A320 Neo. Comme le moteur de la CSeries, il s'agit d'une turbosoufflante à réducteur, mais d'une plus grande puissance. La société mère de P & WC, Pratt & Whitney, considère plusieurs sites pour l'assemblage du moteur.

Depuis le début de l'année, Pratt & Whitney a reçu la commande de plus de 800 moteurs pour l'A320 Neo.

Du côté de Bell Helicopter, on commence à voir des signes positifs en ce qui concerne le marché des hélicoptères. L'année 2012 pourrait apporter une hausse de la production, mais le président de Bell Helicopter Textron Canada, Barry Kohler, répète qu'il n'y a pas de garanties.

Chez CAE, le petit secteur Nouveaux marchés, qui comprend CAE Santé et CAE Mines, devrait continuer à croître et atteindre des revenus de 120 millions en 2012-2013. Il faudra cependant attendre quelques années avant de voir ce secteur générer les mêmes revenus que les autres secteurs de CAE, soit la fabrication de simulateurs et la formation en aviation civile et en défense.

Le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, se montre optimiste, même si plusieurs gouvernements occidentaux réduisent leur budget de défense. Il explique que ces gouvernements pourront réduire leurs coûts de formation en ayant davantage recours à la simulation et ajoute que plusieurs pays émergents augmentent leur budget de défense.