Tout en se disant très satisfaite du travail de son président-directeur général, Jacques Saada, l'Association québécoise de l'aérospatiale (AQA) a décidé de ne pas renouveler son mandat.

«Lorsque nous avons engagé M. Saada, son mandat était très clair, a indiqué le président du conseil d'administration de l'AQA, Guillermo Alonso, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier. Il s'agissait de remettre l'AQA sur les rails d'un point de vue financier, de restaurer les communications avec les gouvernements, de restaurer les relations avec les donneurs d'ordre. C'est sont des choses que Jacques nous a aidé à régler. Il faisait un travail exceptionnel.»

L'AQA, qui représente les PME du secteur de l'aérospatiale, a quand même décidé de ne pas renouveler le mandat de M. Saada. Il sera remplacé sur une base intérimaire par le trésorier de l'association, François Chagnon.

«Ça n'a rien à voir avec la personnalité de M. Saada, a soutenu M. Alonso. Nous sommes en pleine réflexion, nous sommes en train de penser à une nouvelle direction, à une restructuration. De quoi les PME ont-elles vraiment besoin à moyen et à long terme?»

Il a soutenu que les PME devaient absolument devenir plus grosses, plus puissantes pour pouvoir tirer leur épingle du jeu face aux grands donneurs d'ordre mondiaux.

«Il faut convaincre les PME de faire des regroupements», a-t-il déclaré.

M. Saada, un ancien ministre libéral, s'est fait avare de commentaires hier, sinon pour dire qu'il était «en pourparlers» avec le conseil d'administration de l'AQA.

Dans une déclaration écrite, il note qu'il a été amené à quitter ses fonctions par suite d'une décision du conseil d'administration, «décision à laquelle je n'ai pas été invité à participer».

Il énumère par la suite ses réalisations à la tête de l'AQA, comme le redressement des finances et la restauration des relations avec les donneurs d'ordres.

«Je pars donc la tête haute», fait-il savoir.

Le prédécesseur de M. Saada, Mme Sue Dabrowski, avait également dû quitter précipitamment son poste en 2007. Le conseil d'administration avait exprimé des réserves au sujet des compétences de Mme Dabrowski en gestion et en finances et avait avancé que certains de ses commentaires avaient entraîné une détérioration des relations avec les gouvernements et certaines entreprises.

Mme Dabrowski avait répliqué avec une plainte pour congédiement injustifié en Cour supérieure.

M. Saada n'a pas voulu faire de rapprochement.

«Les situations sont très différentes, même si les résultats sont peut-être comparables», a-t-il déclaré à La Presse Affaires hier.