Après avoir occasionné quelques sueurs froides à Bombardier, la fabrication chinoise du fuselage de la CSeries est maintenant en avance sur l'échéancier.

«Nous avons eu des défis avec le fuselage, mais nous avons atténué le problème et, maintenant, nous sommes un peu en avance, a indiqué le vice-président et directeur général de la CSeries, Rob Dewar, en marge d'un forum sur l'innovation dans l'aérospatiale organisé hier à Montréal. Cela nous a mis en confiance: lorsqu'on met des mesures en place, on peut reprendre le temps perdu.»

La CSeries, la nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places de Bombardier, devrait entrer en service à la fin de 2013. Dans son échéancier, l'avionneur avait prévu des coussins de sécurité pour faire face à d'éventuels pépins. Il y a effectivement eu des difficultés, qui ont grugé tous les coussins disponibles.

Dès le début, certains analystes ont émis des doutes quant à la capacité du fabricant chinois SAC (Shenyang Aircraft Company), responsable du fuselage de la CSeries, à respecter les délais.

M. Dewar a indiqué que Bombardier avait effectivement dû donner un coup de main à son fournisseur.

«Nous avons mis des ressources, nous avons ajouté du personnel», a-t-il indiqué au cours d'un entretien avec les journalistes.

Bombardier a également renforcé son équipe en Italie chez Alenia, responsable des stabilisateurs vertical et horizontal de la CSeries. Alenia avait rencontré des problèmes avec des composants semblables pour le Boeing 787.

«Nous suivons ça de près, ils ont fait face à des défis, mais nous les aidons et ils obtiennent maintenant de bons résultats.»

M. Dewar a déclaré que les défis se situaient actuellement du côté du système de commandes de vol électroniques et du système électrique de la CSeries.

C'est l'entreprise américaine Parker Aerospace qui est responsable du système de commandes de vol électroniques de la CSeries. Or, Parker a eu des difficultés avec le système de commandes du Legacy 450 d'Embraer, entraînant un délai d'un an dans le développement de ce dernier programme.

«Nous avons une équipe solide sur place en Californie chez Parker Aerospace, a déclaré M. Dewar. Ce n'est pas facile, mais nous suivons notre plan.»

Il a fait savoir que l'ajout de ce personnel ne devrait pas faire grimper les coûts de développement de la CSeries.

«Le plan comprenait des mesures pour parer aux imprévus, a-t-il déclaré. Nous ajoutons du personnel supplémentaire là où c'est nécessaire, lorsqu'il y a des risques. Nous n'avons pas besoin d'ajouter des gens partout.»

Dans son allocution lors du forum sur l'innovation dans l'aérospatiale, le vice-président de la CSeries a insisté sur l'importance de la communication avec les fournisseurs.

«Ce qui est crucial, c'est de travailler ensemble, a-t-il affirmé. Si les relations sont basées sur la confrontation, c'est destructeur. Il faut communiquer, être transparents.»

Le forum, organisé par la grappe aérospatiale Aéro Montréal, a également accueilli hier le ministre québécois du Développement économique, Sam Hamad, et le ministre fédéral de l'Industrie, Christian Paradis.

Le ministre Paradis n'a toujours pas été en mesure d'annoncer le lancement officiel de l'examen des programmes fédéraux en aérospatiale, un examen promis par le ministre des Finances, Jim Flaherty, dans son budget de mars 2011.

«Nous faisons les derniers préparatifs, a déclaré M. Paradis. C'est une occasion unique, il faut le faire correctement. Lorsque nous serons prêts à le faire, nous le ferons.»

M. Paradis a toutefois annoncé que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada versera 2,3 millions de dollars au Centre technologique en aérospatiale du collège Édouard-Montpetit pour un programme de recherche en inspection des matériaux composites.