La compagnie aérienne australienne Qantas table sur une forte baisse de son bénéfice net sous-jacent au premier semestre de l'exercice 2011/12, en raison notamment d'un conflit social très dur, qui avait entraîné l'immobilisation de sa flotte pendant 48 heures.

La compagnie prévoit désormais un bénéfice compris entre 140 et 190 millions de dollars australiens sur la période juillet-décembre 2011, contre 417 millions AUD l'an dernier à la même époque, a-t-elle indiqué lundi.

L'immobilisation de toute la flotte de la compagnie pendant deux jours fin octobre, décidée par la direction, a coûté 70 millions AUD, a ajouté Qantas.

Cette somme comprend le chiffre d'affaires perdu, les remboursements et les frais d'hébergement pour les passagers bloqués, au nombre de 70.000 dans des aéroports à travers la planète.

S'ajoutent à ce total 27 millions AUD de réservations perdues et 29 millions AUD dépensés en opérations visant à reconquérir la clientèle.

Le coût du seul conflit social et des grèves est évalué à 68 millions AUD supplémentaires.

Enfin, Qantas a souffert de la hausse des prix du carburant, a-t-elle ajouté.

La compagnie et les syndicats sont actuellement devant un tribunal d'arbitrage, après l'échec la semaine dernière des négociations pour résoudre le conflit qui les oppose depuis plusieurs semaines.

Les techniciens, personnels au sol et pilotes de Qantas réclament des augmentations de salaires et contestent le plan de redéploiement de la compagnie, qui veut concentrer ses activités internationales sur la région Asie-Pacifique.

Les clients reviennent peu à peu vers Qantas, a déclaré lundi le directeur de Qantas, Alan Joyce. «Les réservations pour les vols intérieurs, y compris celles des grandes entreprises, sont revenues à leurs niveaux habituels», a-t-il déclaré. «Les réservations pour les vols internationaux sur la période jusqu'à janvier se sont aussi reprises mais à un rythme plus lent».

Pour le deuxième semestre de l'exercice en cours (soit la période janvier-juin 2012), les perspectives restent incertaines en raison des conditions économiques mondiales, des prix du carburant et de la fluctuation des taux de changes, a précisé le patron de la compagnie.

Alan Joyce n'a pas commenté une information rapportée par le magazine financier Australian Financial Review, selon laquelle le projet de création d'une compagnie premium en Asie a été abandonné.

Ce projet est l'un des points du programme dévoilé cet été par Alan Joyce pour recentrer les activités de Qantas sur l'Asie-Pacifique.

Selon la revue financière, la direction a décidé de se concentrer sur une alliance avec Malaysian Airlines, moins coûteuse que la création ex nihilo d'une compagnie qui aurait été basée à Singapour ou Kuala Lumpur.

L'alliance avec Malaysia Airlines comprendrait notamment le partage de codes, ainsi qu'un marketing commun, ajoute le magazine.

Interrogée sur ces informations, Qantas a déclaré à l'AFP qu'aucune décision n'avait été prise.

«Ce sont des spéculations. Il n'y a eu aucune décision et nous restons en négociations avec Singapour et la Malaisie», a déclaré un porte-parole.