Des milliers de Canadiens pourraient perdre leur emploi si l'État de New York décide de mettre en place des normes plus sévères concernant les eaux de ballast, un projet qui pourrait nuire au commerce sur la voie maritime du Saint-Laurent, selon une étude publiée mardi.

Commandée par l'industrie maritime, l'étude laisse entendre que les nouveaux règlements pourraient entraîner la perte des trois quarts des 72 000 emplois liés au réseau de 3 700 km des Grands Lacs et du Saint-Laurent au Canada.

Plus de 2,5 milliards $ en revenus personnels, 8,6 milliards $ en revenus d'entreprises et 1 milliard $ en impôts seraient aussi menacés au Canada si le trafic maritime à travers l'État de New York était stoppé en raison des règlements proposés, qui doivent entrer en vigueur en 2013.

La Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent et son homologue américain soutiennent que l'application des normes de l'État de New York est impossible sur le plan technique.

L'organisation affirme qu'une évaluation réalisée par l'agence de protection de l'environnement des États-Unis est arrivée à la même conclusion.

Mais Judith Enck - la plus haute dirigeante de l'agence dans l'État de New York qui a aidé ce dernier à élaborer les nouvelles normes quand elle travaillait pour lui - a récemment déclaré aux médias américains que les règlements étaient conçus pour stimuler le développement technologique.

La mise en place des nouveaux règlements de l'État de New York a d'ailleurs été reportée pendant 20 mois parce que la technologie qui y est associée n'existait pas.

En vertu des règlements proposés, tous les navires transitant par l'État devront être pourvus d'un équipement permettant de stériliser leurs eaux de ballast conformément à des normes de 100 à 1000 fois plus strictes que les standards internationaux.

L'industrie maritime assure qu'aucune espèce aquatique nuisible n'a été introduite dans les Grands Lacs par des bateaux depuis l'entrée en vigueur de nouveaux règlements en 2006.