C'est à Montréal que Bombardier effectuera la finition de ses deux plus récents avions d'affaires, le Global 7000 et le Global 8000, à Montréal. Ces appareils seront les plus luxueux de toute la gamme d'avions d'affaires de Bombardier.

L'avionneur confirme ainsi le rôle de Montréal dans la finition de ses avions de moyenne et de grande taille: c'est dans la métropole québécoise que Bombardier finit les appareils des familles Challenger et Global.

«C'est une très bonne nouvelle, a lancé la porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, Danielle Boudreau, au cours d'une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. On a choisi le Centre de finition Global de Montréal parce que sa main d'oeuvre est expérimentée avec les produits Global actuels et qu'elle connaît bien nos clients.»

Elle a ajouté que le Centre de finition Global avait subi une «transformation exceptionnelle» au cours des deux dernières années.

«Nous sortons des produits de très haute qualité qui surpassent les attentes des clients, a-t-elle soutenu. Or, quand on achète des produits de ce prix-là (plus de 53 millions US pour un Global 6000), les attentes sont énormes.»

À l'heure actuelle, 2400 personnes travaillent dans le Centre de finition Global, notamment des designers, des ébénistes, des rembourreurs et des peintres. Comme le Global 7000 et le Global 8000 n'entreront pas en service avant 2016 et 2017, Bombardier n'a pas encore pris de décision sur une éventuelle augmentation des effectifs.

Bombardier a lancé le Global 7000 et le Global 8000 en octobre dernier, au cours du congrès annuel de la National Business Aviation Association (NBAA), à Atlanta.

Cette année, le congrès de la NBAA s'ouvrira officiellement lundi matin à Las Vegas. Contrairement à l'année dernière, Bombardier n'aura pas de grandes annonces à faire.

«Nous aimerions lancer de nouveaux appareils à chaque salon, mais ce n'est pas possible, a indiqué Mme Boudreau. Par contre, nous allons annoncer le nom de fournisseurs pour le Global 7000 et le Global 8000.»

D'autres grandes entreprises québécoises participeront au congrès de la NBAA, comme CAE, Pratt & Whitney Canada, Bell Helicopter et CMC Électronique. Les grands concurrents de Bombardier seront également présents, soit Gulfstream, Cessna, Dassault Falcon, Hawker Beechcraft et Embraer.

Alors que les casinos de Las Vegas évoquent des lumières étourdissantes et la cacophonie la plus totale, l'atmosphère risque d'être beaucoup plus sobre dans les salles du centre de congrès où se réuniront les membres de la NBAA.

C'est que la perspective d'un nouveau ralentissement économique mondial inquiète une industrie qui peine à se relever de la dernière récession. Après avoir connu un sommet sans précédent en 2008, les ventes d'avions d'affaires ont dégringolé en 2009. L'année 2010 a été difficile, comme le début de 2011. Selon la General Aviation Manufacturers Association (GAMA), les ventes de biréacteurs d'affaires ont chuté de 26,5 % au premier semestre de 2011 par rapport à la même période de 2010.

Ce sont surtout les plus petits appareils, comme le Learjet de Bombardier et les avions de Cessna, qui ont souffert de la crise. Les plus gros appareils, les plus luxueux, ont évité l'essentiel des turbulences.

«Il n'y a pas eu de ralentissement pour la famille Global de Bombardier, une famille qui offre de fortes marges, a noté Cameron Doerksen, un analyste de la Financière Banque nationale. La direction de Bombardier estime également qu'elle augmente ses parts du marché des appareils les plus luxueux aux dépens de Dassault et Gulfstream. Mais la reprise dans le marché des petits appareils n'est toujours pas en vue.»