Bombardier a déjà connu de meilleures journées. L'entreprise a vu des concurrents faire des gains autant du côté de l'aéronautique que du côté ferroviaire. Embraer, ATR et Alstom ont annoncé hier des commandes alors que Bombardier a simplement révélé l'identité d'un client qui avait passé une commande en août dernier, le transporteur luxembourgeois Luxair.

Le titre du manufacturier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] a glissé de 2,6% pour clôturer à 3,77$ jeudi à la Bourse de Toronto.

Alstom et son partenaire russe Transmashholding ont annoncé jeudi la signature d'un contrat de 1 milliard d'euros (1,4 milliard de dollars) pour la fourniture de 200 locomotives de fret aux Chemins de fer russe (RZD).

En 2010, Alstom et Transmashholding avaient reçu de RZD une commande pour 200 locomotives passagers, puis une commande des Chemins de fer kazakhs pour 295 locomotives de fret et passagers.

En mai 2008, Bombardier Transport avait conclu une entente préliminaire avec Transmashholding, mais cette entente avait déraillé quatre mois plus tard parce que Bombardier avait jugé trop élevé le prix demandé pour une participation dans la société russe. Transmashholding s'était alors tournée vers Alstom.

Le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge, a soutenu que son entreprise n'avait pas manqué le train en Russie. Il a souligné que Bombardier avait pris une participation de 25% dans les Usines électrotechniques unies (Elteza), filiale de RZD spécialisée dans la signalisation. RZD avait invité plusieurs entreprises à acquérir cette participation dans Elteza, dont Alstom, Siemens et Finmeccanica, mais c'est Bombardier qui avait franchi le fil d'arrivée. Le manufacturier canadien avait créé une première coentreprise dans le domaine de la signalisation avec RZD en 1996. Ce partenariat avait notamment décroché un contrat pour fournir de l'équipement informatisé à une centaine de gares russes.

«Par les temps qui courent, nous sommes davantage dans la signalisation que dans le matériel roulant», a déclaré M. Laforge.

Du côté de l'aéronautique, c'est surtout l'avionneur européen ATR qui fait de l'ombre à Bombardier jeudi avec une commande pour 12 appareils turbopropulsés ATR-72, d'une valeur de 500 millions de dollars, passée par la société de location danoise Nordic Aviation Capital. ATR avait annoncé cette commande au salon aéronautique du Bourget en juillet dernier, mais le contrat n'a été finalisé qu'hier, à l'occasion de l'assemblée annuelle de l'Association des transporteurs régionaux de l'Europe.

ATR a également profité de l'occasion pour annoncer que la société de location américaine Air Lease Corporation avait converti en commandes fermes des options pour deux appareils ATR 72.

Pour sa part, Embraer a annoncé jeudi que le transporteur allemand Lufthansa lui avait commandé cinq biréacteurs régionaux E195, d'une valeur de 226 millions US.

La porte-parole de Bombardier Aéronautique, Haley Dunne, a fait valoir que l'avionneur poursuivait des discussions avec plusieurs clients potentiels.

«L'incertitude économique en Europe et en Amérique du Nord entraîne une hésitation chez les clients, a-t-elle affirmé. Ils sont en attente de meilleures conditions économiques.»

Cette incertitude n'a cependant pas empêché les clients d'ATR et d'Embraer de passer ou de confirmer des commandes hier.

«Nous ne pouvons pas commenter les affaires de nos concurrents», a simplement déclaré Mme Dunne.

Bell Helicopter a également vu son grand concurrent, Eurocopter, décrocher une importante commande hier. La société canadienne CHC Helicopter a commandé 20hélicoptères Super Puma, un gros appareil qui peut transporter jusqu'à 24 passagers. Bell Helicopter n'offre toutefois pas d'appareils de cette catégorie.