Le fondateur et premier actionnaire d'EasyJet, Stelios Haji-Ioannou, a poursuivi lundi sa croisade contre la direction de la compagnie aérienne à bas coûts britannique, en demandant la convocation d'une assemblée générale pour débarquer l'un de ses directeurs.

Dix jours après avoir obtenu la tête du vice-président du conseil d'administration, Sir Stelios souhaite désormais obtenir un vote sur le renvoi de Rigas Doganis, l'un des directeurs non exécutifs de la compagnie.

Il lui reproche d'avoir cautionné une grosse commande de moyen-courriers Airbus A320 début janvier, deux semaines avant un avertissement sur les résultats de la compagnie.

«Nous pensons que sa décision a été destructrice de valeur pour les actionnaires», écrit Stelios Haji-Ioannou dans une lettre publique, au nom de son holding personnel EasyGroup.

Selon lui, les appareils ont été payés trop cher - jusqu'à 85 millions de dollars pièce - alors que la compagnie ne sait même pas sur quelles destinations elle pourra les exploiter avec profit.

«Le résultat de cette décision est que la compagnie va dépenser jusqu'à 3 milliards de dollars auprès d'Airbus et va perdre de l'argent», estime-t-il.

La direction d'EasyJet a réagi en qualifiant la demande de Stelios Haji-Ioannou de «distraction inutile et coûteuse».

La compagnie a rejeté les accusations de son actionnaire en prenant la défense de M. Doganis, dont elle souhaite le maintien dans ses fonctions, et prié Sir Stelios de cesser de porter ses reproches sur la place publique.

«Nous allons continuer à encourager EasyGroup à nous rencontrer en privé afin de discuter de leurs vues sur notre activité», a affirmé le président de la compagnie, Michael Rake.

Stelios Haji-Ioannou a quitté le conseil d'administration de la compagnie aérienne au printemps 2010 et adopté une posture d'investisseur activiste, distribuant bons et surtout mauvais points à la direction.

Il détient plus de 26% d'EasyJet au travers d'EasyGroup et en contrôle même près de 38% avec sa famille.

Le 26 août dernier, le vice-président du conseil d'administration d'EasyJet, David Michels, avait démissionné après avoir subi les foudres de Sir Stelios, déjà en raison de la commande de moyen-courriers passée en début d'année.