Le fabricant de trains d'atterrissage, de pièces aéronautiques et de produits industriels Héroux-Devtek (T.HRX) ne croit pas trop souffrir des compressions budgétaires aux États-Unis.

«C'est certain qu'il va y avoir des pressions sur le budget militaire américain. On le sait depuis trois ans. Mais maintenant, c'est plus réel qu'il y a trois ans», a reconnu le président et chef de la direction d'Héroux, Gilles Labbé, à l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires, tenue jeudi à Montréal.

«On pense qu'on va tirer notre épingle du jeu quand même», a-t-il toutefois ajouté, en soulignant que l'entreprise de Longueuil avait décroché des contrats pour plusieurs programmes militaires qui devraient survivre aux coupes budgétaires de Washington.

Dans la foulée de la récente crise politique entourant le relèvement du plafond de la dette fédérale américaine, les élus ont imposé au Pentagone des compressions totalisant environ 600 milliards $ sur la période allant de 2012 à 2021.

Héroux-Devtek tire plus de la moitié de ses revenus annuels de 350 millions $ des activités militaires et le quart du gouvernement américain.

Résultats

À son premier trimestre, qui a pris fin le 30 juin, l'entreprise a enregistré un bénéfice net de 5,8 millions $ (19 cents par action), en hausse de 75 pour cent par rapport aux 3,3 millions $ (11 cents par action) dégagés pendant le trimestre correspondant de l'an dernier.

Ces résultats ont facilement surpassé les attentes des analystes financiers, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 13 cents par action.

Le chiffre d'affaires a totalisé 91,9 millions $, en hausse de 11 pour cent. L'intégration de la compagnie Eagle Tool & Machine, acquise l'an dernier, a contribué à la progression. Les ventes de produits non reliés à l'aéronautique ont crû de 11 pour cent pour s'élever à 7,2 millions $.

Des marges bénéficiaires en forte hausse et un taux d'imposition plus faible que prévu expliquent également ces bons résultats, a indiqué l'analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note.

Au 30 juin, le carnet de commandes s'établissait à 509 millions $, soit sept millions $ de plus que trois mois plus tôt.

La direction d'Héroux continue de reluquer une nouvelle acquisition pour alimenter sa croissance. Elle est prête à consacrer jusqu'à 100 millions $ à cet effet et espère conclure une transaction d'ici la fin de l'année.

À plus long terme, l'entreprise profitera de la hausse des cadences de production chez Airbus et Boeing, à qui elle fournit plusieurs composants. Les deux principaux avionneurs mondiaux ont accumulé des commandes pour plus de 1000 appareils depuis le début de l'année.

Ces bonnes nouvelles ne se sont pas encore traduites par la création de nouveaux emplois chez Héroux. Il reste que l'entreprise est actuellement à la recherche d'une centaine d'employés, des machinistes comme des ingénieurs.

De plus, Héroux emploiera une cinquantaine de personnes à sa nouvelle usine mexicaine à partir de l'an prochain.

L'action d'Héroux-Devtek a clôturé en hausse de 0,8 pour cent jeudi pour finir la journée à 7,80 $, dans un marché en forte baisse à la Bourse de Toronto.