Malgré des résultats en hausse, le plus important transporteur par camions sous contrôle québécois, TransForce, est embêté par les faiblesses qui persistent dans l'économie nord-américaine.

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«Nous percevons des signaux mixtes envers l'évolution de notre marché alors que des doutes persistent sur la reprise économique, particulièrement aux États-Unis», a indiqué le président de TransForce, Alain Bédard, aux analystes après la publication hier des résultats du deuxième trimestre.

«Mais peu importe la tournure de l'économie, nous maintenons notre stratégie d'améliorer notre efficacité d'exploitation. Ça nous permettra d'améliorer notre rentabilité lorsque les volumes se stabiliseront et que les tarifs de transport s'amélioreront.»

Cet objectif de TransForce est d'autant plus pressant pour sa division de transport de «lots brisés», dont les derniers résultats trimestriels sont très détériorés par rapport aux autres divisions, toutes en progression.

Ainsi, malgré une baisse de 12% des revenus dans les «lots brisés» lors du trimestre terminé le 30 juin, TransForce affiche une forte progression de 31% de ses revenus totaux, à 650,8 millions.

Une bonne partie de cette croissance découle d'acquisitions récentes (Dynamex et DHL Express) dans le transport de colis et de messageries, désormais le principal secteur d'activités de TransForce selon les revenus générés.

Côté rentabilité, TransForce a pu maintenir un gain de 21% de son bénéfice net ajusté - sauf les gains financiers - à 28 millions, ou 29 cents par action, ce qui est un peu mieux que prévu par les analystes.

Ce bénéfice accru s'est manifesté dans toutes les divisions de TransForce à l'exception des «lots brisés», où le bénéfice d'exploitation a calé de 45% par rapport au deuxième trimestre de 2010.

«Le marché des lots brisés demeure très difficile. Mais au moins, nous avons évité une perte comme celles subies lors des deux trimestres précédents», a souligné M. Bédard.

Dans ce contexte, analystes et investisseurs ont plutôt bien accueilli les résultats trimestriels de Transforce.

«Devant la conjoncture, l'entreprise continue de se concentrer sur les gains de productivité. Ça devrait lui permettre d'améliorer ses marges bénéficiaires et de réduire sa dette», estime Benoît Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Selon Cameron Doerksen, analyste des transports à la Financière Banque Nationale, TransForce demeure en position pour profiter des «récentes tendances généralement positives» dans le camionnage, malgré «les nuages économiques» qui persistent.

À court terme, cependant, la croissance des revenus un peu moins forte que prévu incite l'analyste à réduire de 1$, à 17$, son cours cible pour les actions de TransForce d'ici un an.

À la Bourse de Toronto, hier, les actions du transporteur ont terminé en baisse de 1,8% à 13,76$, ce qui est inférieur au recul de 2,7% de l'indice sectoriel de l'industrie et des transports.