«Il est fort probable qu'on va aller vers une multitude de clients, parce qu'on veut être certains d'avoir une diversité, a indiqué le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires de Bombardier (T.BBD.B) hier. Vous allez voir des commandes un peu plus petites, mais avec beaucoup de clients.»

Il a expliqué que la production des appareils de la CSeries augmentera progressivement. Une seule grosse commande pour une centaine d'appareils risquerait donc de monopoliser la production pour plusieurs mois, peut-être même jusqu'à un an.

«Nous voulons nous assurer d'avoir une vingtaine, une trentaine de clients dès le début du programme, a affirmé M. Hachey. Les commandes seront peut-être moindres, mais, éventuellement, il y aura de grandes commandes.»

Bombardier a offert un cadeau à ses actionnaires hier matin en annonçant que la société suédoise Braathens Leasing Limited avait passé une commande pour 10 appareils de la CSeries, soit 5 appareils CS100 (comptant environ 110 places) et 5 appareils CS300 (comptant environ 130 places). Cette commande, évaluée à 665 millions US, est assortie d'options sur 10 appareils additionnels.

Le transporteur Malmö Aviation, filiale de Braathens, exploitera les appareils à partir de l'aéroport Bromma-Stockholm.

«Bromma, en tant qu'aéroport urbain, a des règles antibruit très rigoureuses, ainsi qu'une courte piste, a indiqué le chef de la direction de Braathens Aviation, Knut Solberg, dans un communiqué publié hier. Avec les avions CSeries, nous avons trouvé exactement ce que nous cherchions.»

Cela faisait plus d'un an que Bombardier n'avait reçu aucune commande pour sa CSeries. La nouvelle famille peut maintenant compter sur un carnet de commandes pour 100 appareils, soit 40 pour Republic Airways, 30 pour Lufthansa, 20 pour Lease Corporation International et 10 pour Braathens. Ces commandes sont assorties d'options pour 100 appareils additionnels.

«Ça devrait représenter un soulagement pour les investisseurs, apporter plus de crédibilité au programme et, potentiellement, susciter plus d'intérêt de la part de clients», a écrit l'analyste Tasneem Aziz, de la firme UBS, dans un rapport d'analyse.

M. Hachey a affirmé qu'il n'y avait rien d'étonnant à ce que les nouvelles commandes se soient faites rares au cours des derniers mois. Selon lui, tous les nouveaux programmes connaissent une telle pause après l'enthousiasme du lancement. Les commandes reprennent normalement de deux ans à deux ans et demi avant les premières livraisons.

La CSeries devrait entrer en service à la fin de 2013, les commandes devraient donc commencer à rentrer, selon le président de Bombardier Aéronautique.

«Il y a beaucoup d'intérêt pour la CSeries, a-t-il soutenu. Nous sommes en négociations avancées avec presque 10 clients.»

Il n'y a pas de supercommandes pour la CSeries à l'horizon, mais plutôt un grand nombre de petites commandes, comme celle de Braathens Aviation, annoncée hier.

Le carnet de commandes pour les biréacteurs régionaux préoccupe davantage la direction de Bombardier: si l'entreprise n'obtient pas des commandes importantes au cours des prochains mois, elle devra prendre des mesures pour diminuer la cadence de production en 2012.

La direction de Bombadier Aéronautique a également confirmé hier qu'elle examinait la possibilité d'ouvrir de nouvelles usines au Mexique et dans d'autres pays à bas coûts, comme le Maroc et l'Europe de l'Est.

«Nous avons eu du succès à Querétaro, au Mexique, mais nous aurons de plus grands besoins en raison de notre croissance, a déclaré M. Hachey. Nous regardons du côté du Mexique, ailleurs qu'à Querétaro. Il y a également des occasions sur le continent européen. Nous avons de grandes installations à Belfast, mais nous avons besoins de davantage de capacité. Nous avons regardé le Maroc, ains que d'autres endroits en Afrique du Nord et en Europe de l'Est.»

Le marché a bien accueilli les résultats de Bombardier pour le premier trimestre. L'action de catégorie B de la société a grimpé de près de 3% pour clôturer à 6,95$ à la Bourse de Toronto hier. Bombardier a dépassé les attentes des analystes avec des revenus de 4,7 milliards US et un bénéfice net de 220 millions US, soit 12 cents US par action, au premier trimestre. Le même trimestre de l'exercice précédent avait donné lieu à des revenus de 4,3 milliards US et à un bénéfice net de 11 cents US par action.