Les 21 appareils d'Air Transat (T.TRZ.B) auront bientôt de nouvelles couleurs. Ses Airbus A330 à la queue bleue seront bientôt marqués du mot Bienvenue dans plusieurs langues. L'opération devrait s'étirer sur 18 mois. Elle s'inscrit dans une refonte de la marque Transat qui comprend notamment, au Canada, Air Transat, Vacances Transat et Nolitours. Les logos de ces derniers seront aussi modifiés.

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Dans un milieu extrêmement concurrentiel, Transat veut faire savoir qu'elle n'est pas qu'une compagnie aérienne, mais un voyagiste à part entière, au même titre qu'un Thomas Cook, qui répond à 3 millions de clients annuellement au Canada et ailleurs, qui propose des croisières, qui a 475 agences de voyages et qui peut prendre sa clientèle en charge dans de nombreux pays. «On veut faire comprendre qu'on est un hôte à destination et que le centre de la roue, c'est Transat, explique Michel Lemay, vice-président, affaires publiques et communication et chef de la marque, de Transat. On va voir la mosaïque Bienvenue sur tous nos sites web et brochures, en plus des avions. Ça va devenir un fil conducteur, car beaucoup de nos marques ne peuvent avoir l'étoile Transat. On pourrait à terme la voir dans les vitrines de nos agences.»

L'organisation se donne un an pour analyser et revoir l'identité, dans le cas où c'est jugé nécessaire, de chaque marque de Transat. «Je veux revisiter toutes les marques du portefeuille, explique Michel Lemay. Dans beaucoup de cas, comme Look Voyage en France, il y a une bonne stratégie de marque et on ne va pas faire de gros changements.»

«Reste que le discours marketing va changer, ajoute M. Lemay. Ça devrait aussi se traduire dans le produit, l'expérience du client. Est-ce que nos représentants ont les ressources adéquates pour dépanner les clients? Les agences de voyages ont-elles la bonne information? Est-ce qu'on a les meilleurs partenaires à l'étranger?»

Le renouveau visuel et identitaire de Transat, revu avec l'agence de publicité Bos, est dévoilé alors que Transat a enregistré des résultats de 3,499 milliards de dollars, en légère baisse pour son exercice financier de 2010. Au premier trimestre de 2011, l'entreprise a dévoilé des revenus de 810,2 millions de dollars, en hausse de 2%, et une perte d'exploitation de 14,6 millions. Le fait que la direction ait prédit que la situation demeurerait difficile pour Transat au cours des mois à venir a aussi fait chuter le titre de 30% en une journée, il y a deux mois. «On ne revoit pas l'identité de Transat parce que les temps sont durs, souligne toutefois Michel Lemay. On y pense depuis plusieurs années. En même temps, on est conscients que si on investit dans la marque, ça peut améliorer nos marges. Ce n'est pas facile actuellement dans cette industrie. C'est un milieu tellement concurrentiel. C'est la guerre, tout le temps. Il y a aussi le prix de pétrole, le volcan l'an dernier, la grippe A (H1N1) il y a deux ans...»

Des chiffres attendus

Dans deux semaines, au moment du dévoilement des prochains résultats trimestriels, on verra si l'ajout d'Istanbul cette année comme destination d'Air Transat a été profitable pour l'entreprise. «La Turquie est une destination internationale qui connaît un succès extraordinaire», dit pour l'instant Michel Lemay.

Vers quelles destinations Transat pourrait-elle prendre son envol et s'établir éventuellement? «L'Asie est un marché qu'on ne peut ignorer, répond M. Lemay. Il y a aussi l'Amérique latine et les États-Unis. Ça fait huit ans qu'on aimerait faire une acquisition aux États-Unis, mais les conditions économiques actuelles ne s'y prêtent pas. On est très prudents dans le choix des acquisitions.»