On ne sait pas encore où les nouveaux jets d'affaires de Bombardier (T.BBD.B) seront assemblés, mais on a appris lundi que la production de certains de leurs composants s'effectuera en partie dans la région de Montréal.

La conception et la fabrication des fuselages avant et arrière ainsi que de l'empennage des Global 7000 et 8000 seront partagées entre les usines de Bombardier Aéronautique à Montréal, Belfast (Irlande du Nord) et Queretaro (Mexique), a indiqué lundi une porte-parole de l'avionneur, Danielle Boudreau, au cours d'un entretien téléphonique.

L'entreprise ne sait pas encore si elle devra agrandir ses installations ou embaucher des travailleurs pour ce projet.

Par contre, le fuselage central, long de 12 à 14 mètres, sera fabriqué en France et en Tunisie par la firme hexagonale Aerolia, une filiale du géant européen EADS, qui chapeaute également Airbus.

Hamilton Sundstrand, filiale de l'américaine United Technologies, fournira le système électrique, le groupe auxiliaire de bord et un composant de l'aile. Intertechnique, qui appartient à la française Zodiac, fabriquera des systèmes de carburant et d'oxygène, tandis que Triumph Aerostructures concevra et fabriquera l'aile transsonique à grande vitesse.

Ces fournisseurs s'ajoutent à GE Aviation, qui avait été choisi en octobre pour le système de propulsion intégré.

Jusqu'ici, aucun fournisseur canadien n'a été sélectionné. Héroux-Devtek (TSX:HRX), de Longueuil, est en lice pour le train d'atterrissage.

«Il ne faut pas désespérer, a affirmé la porte-parole de Bombardier. Il reste encore beaucoup de travail à annoncer, il y a beaucoup de possibilités. C'est un gros programme pour plusieurs années, alors il faut regarder ça de façon positive.»

Les syndiqués réagissent

Dave Chartrand, porte-parole de l'Association internationale des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA-FTQ), qui représente les travailleurs de Bombardier Aéronautique, s'est dit déçu qu'une grande partie du travail de production des Global 7000 et 8000 soit confiée à des sous-traitants.

«C'est sûr que c'est toujours inquiétant», a-t-il commenté, en soulignant en outre que Bombardier Aéronautique songe à ouvrir des usines au Maroc et en Turquie.

Le syndicaliste a toutefois reconnu que Bombardier devait rester concurrentielle pour survivre dans le secteur de l'aéronautique. Il se réjouit que l'assemblage du futur avion commercial de 110 à 145 places de Bombardier, la CSeries, se fasse à Mirabel.

La multinationale québécoise doit annoncer au cours des prochains mois où s'effectueront l'assemblage et la finition intérieure des Global 7000 et 8000. Les appareils Global existants (5000 et 6000) sont assemblés à Toronto et leur finition est assurée à Dorval.

Le Global 7000 doit entrer en service en 2016 et le 8000, en 2017.

L'action de Bombardier a clôturé à 6,78 $ lundi, en baisse d'un pour cent, à la Bourse de Toronto.