Le seul concurrent de Bombardier (T.BBD.B) dans le secteur des avions turbopropulsés, l'européen ATR, envisage sérieusement de développer une version allongée à 90 sièges de son appareil phare, ce qui pourrait contraindre l'avionneur montréalais à faire de même avec son Q400.

Dans un entretien accordé à la publication spécialisée Flight International, Giueseppe Giordo, chef de la direction d'une des deux entreprises propriétaires d'ATR, l'italienne Alenia, a déclaré que cette dernière allait investir dans une version allongée de l'ATR 72.

Cet engagement d'Alenia tiendrait même si l'autre actionnaire d'ATR, le géant européen EADS, qui contrôle Airbus, devait décider de rester sur les lignes de côté, a précisé M. Giordo. Le dirigeant a assuré qu'Alenia, filiale du conglomérat italien Finmeccanica, était en mesure d'assembler seul un turbopropulsé de 90 sièges en Italie.

Plus tôt cette année, le chef de la direction d'ATR, Filippo Bagnato, avait pourtant soutenu que le constructeur allait se concentrer, en 2011, sur la certification d'une version améliorée de l'ATR 72.

Bombardier Aéronautique jongle également avec le projet de développer une version allongée de son Q400, mais a pour l'instant donné la priorité à d'autres programmes: le Learjet 85, les nouveaux appareils Global et la CSeries.

En 2010, ATR a reçu pas moins de 80 commandes d'avions turbopropulsés, soit près du double des 43 commandes de Q400 enregistrées par Bombardier. Au chapitre des livraisons, Bombardier a toutefois dominé avec 55 avions, contre 51 pour ATR.