Une énorme commande que la société de chemins de fer allemande Deutsche Bahn s'apprête à passer auprès de Siemens aura des retombées majeures pour Bombardier Transport.

«Ça représente des milliards de dollars», a déclaré le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Le conseil d'administration de la Deutsche Bahn a approuvé jeudi une entente avec Siemens pour le remplacement de sa flotte de trains à grande vitesse et de trains interurbains, soit 300 trains. La Deutsche Bahn n'a pas divulgué le montant exact de la transaction, préférant attendre la signature officielle du contrat, dans deux semaines, pour faire connaître cette information. Selon des sources citées par Reuters, la valeur du contrat devrait dépasser sept milliards d'euros, soit 10,2 milliards de dollars, mais la plupart des médias européens ont plutôt avancé le chiffre de six milliards d'euros, soit 8,7 milliards de dollars.

«C'est le plus gros contrat de notre histoire», a déclaré le président et chef de la direction de la Deutsche Bahn, Peter Löscher, dans un communiqué émis jeudi.

La Deusche Bahn avait désigné Siemens comme «soumissionnaire privilégié» en janvier dernier.

M. Laforge a noté que Siemens avait fait équipe avec Bombardier Transport pour remporter ce contrat.

«Bombardier sera responsable de plus du tiers du contrat en tant que fournisseur exclusif», a-t-il déclaré, expliquant que Siemens avait choisi Bombardier en raison de son expertise dans la fabrication de trains à haute vitesse et de trains interurbains.

«Nous sommes heureux de mettre encore en valeur l'expertise développée avec le Zefiro (le train à haute vitesse de Bombardier)», a ajouté M. Laforge.

La Deutsche Bahn prévoit d'abord commander 130 trains, puis passer une commande pour 90 trains supplémentaires. Une dernière commande pour 80 train suivra à plus long terme. Bombardier fera exécuter les travaux dans trois de ses usines allemandes, soit à Görlitz, Hennigsdorf et Siegen. Les livraisons s'échelonnerons entre la fin de 2016 et l'année 2030.

L'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, croit que la participation de Bombardier pourrait lui mériter près de deux milliards de dollars pour la première phase et 4,7 milliards pour l'ensemble du contrat.

«Bien que cette commande ne soit pas une surprise, nous croyons que le marché ne reconnaît pas pleinement sa valeur pour Bombardier, a écrit M. Doerksen dans un rapport d'analyse. En outre, c'est un développement positif parce qu'il soutient le momentum de Bombardier Transport en fait de nouvelles commandes.»

Lundi dernier, Bombardier a annoncé la signature d'une entente-cadre avec DB Regio, une filiale de la Deutsche Bahn, pour la livraison de 200 locomotives diesels sur une période de neuf ans. La valeur de ce contrat devrait atteindre 867 millions de dollars.

«Ça fait beaucoup de bonnes nouvelles en peu de temps», a lancé M. Laforge.

Il a rappelé que la Deutsche Bahn était depuis longtemps un important client de Bombardier.

«Que ce soit directement, ou par le biais de Siemens, c'est toujours intéressant de continuer à servir cette société, qui est un des plus grands joueurs du secteur ferroviaire en Europe», a-t-il indiqué.

M. Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a affirmé que le pipeline de nouveaux contrats potientiels pour Bombardier Transport était prometteur, notant au passage que Bombardier avait récemment été choisi comme soumissionnaire privilégié pour le contrat de signalisation du métro de Londres. La valeur de ce contrat pourrait atteindre 660 millions de dollars.