Bell Helicopter a entrepris de transférer certaines activités de Mirabel à sa nouvelle usine de Chihuahua, au Mexique.



Dans un discours prononcé devant l'Association québécoise de l'aérospatiale (AQA) jeudi soir, le président de Bell Helicopter Textron Canada, M. Kohler a expliqué que cette décision avait été difficile, mais nécessaire, pour préserver la compétitivité de l'entreprise.

Les activités transférées portent notamment sur la fabrication de certaines composantes du Bell 429, le plus récent appareil de Bell Helicopter.

Le transfert n'a cependant pas eu d'impact sur le niveau d'emploi à Mirabel: à l'heure actuelle, 1800 personnes travaillent à l'usine de Bell Helicopter, comparativement à 1600 il y a un an.

«Avec la reprise de l'économie, nous espérons qu'il y aura amplement de travail pour tout le monde, a déclaré M. Kohler. Ce ne sont plus les mises à pied qui nous empêchent de dormir, mais le besoin de nous assurer que nous trouverons les employés dont nous aurons besoin au Québec et que la chaîne d'approvisionnement pourra suivre le rythme. Ce sont quand même des problèmes plus intéressants que ceux des dernières années.»

La récession a été particulièrement pénible pour les manufacturiers d'hélicoptères. L'année 2011 sera encore difficile, mais selon la plupart des analystes, les choses commenceront à se replacer en 2012, Dès 2015, les livraisons devraient dépasser les sommets atteints en 2007 et 2008. Bell Helicopter a commencé à se préparer pour cette reprise.

L'entreprise fait face à un défi particulier à Mirabel. Elle a un voisin important, Bombardier, qui prendra de l'expansion avec l'assemblage de la CSeries, et un nouveau voisin, Pratt & Withney Canada, qui fabriquera une nouvelle ligne de moteurs.

«Ils vont employer plus de 3000 personnes dans de nouvelles installations à la fine pointe de la technologie, alors que notre usine, bien qu'excellente, a 25 ans et aurait besoin d'être rafraîchie, a indiqué M. Kohler. Nous sommes heureux d'accueillir de nouveaux voisins, ça va renforcer la région, mais en même temps, nous devrons offrir des emplois compétitifs pour pouvoir attirer des employés et les garder chez nous.»

Il a ajouté qu'avec la reprise, le problème de la main d'oeuvre ne se posera pas qu'à Mirabel, mais dans l'ensemble de la région montréalaise, et pour toutes les catégories d'emplois.

«Montréal a une importante industrie aérospatiale, et si tout va pour le mieux, nous allons tous connaître une belle croissance, a déclaré M. Kohler. Notre crainte, c'est que la demande pour la main d'oeuvre excède l'offre de façon significative.»

Il a souligné l'importance de supporter les institutions d'enseignements québécoise, mais aussi de susciter l'intérêt envers l'aéronautique dès le niveau secondaire.

M. Kohler a aussi insisté sur le besoin d'accroître la recherche et développement en aéronautique au Canada, qu'il s'agisse d'investissement de l'industrie ou des gouvernements.

«Nos investissements ont diminué de 40 % au cours des dernières années, alors que les autres pays ont acccru les leurs, a-t-il lancé. Nous devons faire plus.»

La robustesse du dollar canadien représente un autre défi pour l'industrie.

«Chez Bell, on peut faire face à une appréciation de 10 % ou un peu plus parce que je suis très confiant en ce qui concerne la productivité à Mirabel, mais le bond pourrait plutôt atteindre 35 % sur quelques années, a observé M. Kohler. C'est un gros élément sur lequel nous n'avons aucun contrôle.»