Des résultats décevants et de ternes prévisions ont fait chuter le titre de Transat (T.TRZ.B) à la Bourse de Toronto hier. L'action de catégorie B du voyagiste a perdu 28,7% de sa valeur pour clôturer à 11,81$.

«Compte tenu des prévisions inférieures aux attentes du marché, nous ne nous attendons pas à ce que le titre rebondisse à court terme», écrit un analyste de la Financière Banque Nationale, Cameron Doerksen, dans un rapport de recherche.

Transat a déclaré des revenus de 810,2 millions de dollars au premier trimestre, une mince augmentation par rapport aux revenus de 796,2 millions enregistrés au même trimestre de l'exercice précédent. La perte nette a atteint 13,5 millions au premier trimestre de 2011, comparativement à une perte nette de 13,9 millions au premier trimestre de 2010. Traditionnellement, le premier trimestre de Transat est déficitaire.

«Si on exclut les éléments extraordinaires, la perte nette représente 51 cents par action, souligne Martin Landry, de Valeurs mobilières Desjardins. C'est inférieur à la perte nette que nous avions estimée, soit 25 cents par action, et la perte nette prévue par le marché, soit 23 cents par action. La différence entre notre estimation et les résultats de Transat trouve sa source dans les destinations soleil: les prix y ont été plus bas que prévu en raison de la surcapacité sur ce marché.»

Au cours de l'assemblée annuelle du voyagiste hier matin, le chef de la direction financière, Denis Pétrin, a donné quelques informations préliminaires sur le deuxième trimestre, qui prendra fin le 30 avril prochain. Il a indiqué que les réservations et les taux d'occupation des appareils étaient en avance sur ce qui se passait l'année dernière à pareille date et que les prix de vente étaient semblables.

«Transat prévoit des résultats semblables à l'an passé au deuxième trimestre, alors que l'effet favorable de la force du dollar canadien sera annulé par des coûts de carburant plus élevés», a-t-il déclaré.

Cette prévision n'a pas eu l'heur de plaire aux analystes.

«C'est beaucoup plus faible que les attentes du marché, souligne M. Doerksen. L'année dernière, le bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement (BAIIA) s'est situé à 8,2 millions au deuxième trimestre. Pour le deuxième trimestre de cette année, le marché s'attendait à un BAIIA de 57 millions.»

En conférence de presse à l'issue de l'assemblée annuelle, le président et chef de la direction de Transat, Jean-Marc Eustache, a avoué que la hausse des prix du carburant «créait quelques cheveux blancs» au sein de la direction de l'entreprise.

«C'est le défi de cet hiver, a-t-il déclaré. Le prix est passé de 80$US le baril à 104$US le baril. Ça crée un impact important.»

Au cours des dernières semaines, Transat n'a cessé d'augmenter ses surcharges carburant, les faisant passer de 90$ à 150$ pour les voyages vers les destinations soleil. La société ne rajuste toutefois pas les surcharges rétroactivement sur les billets et les forfaits déjà réservés.

«Si jamais le prix du pétrole devait devenir intenable, nous pourrions le faire», a indiqué M. Eustache.

Le grand patron de Transat a affirmé que la performance de l'entreprise se comparait très bien à celle de ses pairs, avec des marges annuelles oscillant autour de 3,5%.

«Cela dit, notre véritable ambition serait plutôt de les amener à 6%, ce qui nous distinguerait alors très franchement des autres grands voyagistes», a-t-il ajouté.

Transat entend notamment diversifier ses marchés en allant vers les États-Unis, l'Espagne et l'Italie et améliorer «l'expérience-client».