La forte inflation des coûts de carburant pour les camions complique la gestion d'un distributeur comme Colabor, spécialisé dans les services alimentaires.

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«Nous imposons des surcharges de carburant à nos clients comme le font tous nos concurrents. Mais c'est difficile à gérer parce que ces surcharges doivent être ajustées très rapidement au jour le jour, en hausse comme en baisse», a commenté le président de Colabor, Gilles Lachance, hier, au d'une téléconférence d'analystes à propos des résultats de fins d'exercice de 2010.

Établie à Boucherville, Colabor fonctionne avec des surcharges de carburant qui varient selon les régions et le type de clients qu'il dessert. Ainsi, dans les régions de Québec et de l'est de la province, Colabor est en position concurrentielle pour exiger des surcharges à tous ses clients.

Mais ailleurs au Québec, a expliqué Gilles Lachance, parce que sa clientèle est plus composée de contrats à moyen et à long terme, les surcharges de carburant ne se retrouvent que chez 40% environ de ces clients.

Par conséquent, a souligné son président, Colabor doit demeurer encore plus vigilante pour bien contrôler ses frais d'exploitation afin de limiter l'impact de la forte inflation du carburant.

Résultats en baisse

N'empêche, les résultats de fin d'année 2010 publiés hier par Colabor témoignent de la difficulté d'affronter ce défi économique. Au quatrième trimestre terminé le 31 décembre, Colabor a vu son bénéfice d'exploitation reculer de 7% et son bénéfice net basculer de 34%, alors que ses revenus totaux étaient en baisse moindre de 4,9%.

Cette baisse de revenus était surtout attribuable à la perte d'un contrat important en début d'exercice 2010. Colabor entend combler cette perte ponctuelle avec ses deux acquisitions récentes: RTD Distributions, en septembre 2010, et Pêcheries Norref, conclue le mois dernier.

Uniquement avec Norref, Colabor gagnera quelque 113 millions de dollars en chiffre d'affaires dans le marché des produits de la mer pour les restaurants et les supermarchés au Québec et dans l'est de l'Ontario.

Selon l'analyste Hughes Bourgeois, de la Financière Banque Nationale, cette acquisition de Norref, dont il estime le coût «entre 35 et 45 millions», devrait aussi s'avérer rapidement positive au bénéfice d'exploitation de Colabor.

Pour tout son exercice 2010, Colabor a subi un recul de 1% de son chiffre d'affaires à 1,05 milliard. Son bénéfice net a glissé de 2,6%, à 16,2 millions, et son bénéfice par action (dilué) a reculé de 19%, à 76 cents par action.

À la Bourse de Toronto, les actions de Colabor ont baissé de 42 cents, à 12,05$.