Bombardier Transport pourrait assembler au Canada des véhicules blindés conçus par la firme française Nexter si cette dernière obtenait une commande d'Ottawa, a confirmé lundi un porte-parole de la multinationale québécoise.

Nexter, qui appartient à l'État français, souhaite vendre son Véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI) aux Forces armées canadiennes, qui ont indiqué leur intention de se procurer au moins 108 appareils semblables. Quatre autres firmes sont en lice pour le lucratif contrat, dont la valeur pourrait atteindre 2 milliards de dollars.

Ne possédant pas d'usine au Canada, Nexter a sollicité Bombardier Transport, qui n'a pas dit non.

«Peut-être que si l'armée canadienne achetait de ces véhicules-là, on pourrait être un assembleur», a déclaré lundi un porte-parole du constructeur de matériel ferroviaire, Marc Laforge, au cours d'un entretien téléphonique.

«Encore faudrait-il que le gouvernement en achète, qu'il accorde un contrat à Bombardier que Bombardier le fasse, a-t-il ajouté. (...) On est encore au stade de plusieurs «si'.»

Bombardier Transport exploite une usine à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, et une autre à Thunder Bay, en Ontario.

Il ne faut pas voir dans l'hypothétique projet un élargissement des activités de Bombardier, a indiqué M. Laforge.

«Ce n'est pas une question de diversification, a-t-il assuré. Si on a des installations pour faire l'assemblage, on est capables de le faire. Ça ne nous demande rien de plus, en réalité. (...) Ça reste dans le véhicule et dans l'assemblage.»

Lancé à l'été 2009 par le gouvernement de Stephen Harper, le projet d'acquisition de véhicules de combat a connu plusieurs ratés.

En décembre dernier, Ottawa a dû relancer le processus d'acquisition, craignant d'avoir «désavantagé» certains constructeurs lors de la publication de la première «demande d'expression d'intérêt et de qualification», en septembre 2010.

Parmi les constructeurs qui intéressent Ottawa figurent le britannique BAE, l'américain General Dynamics, l'allemand Rheinmetall et Nexter.

L'action de Bombardier a perdu 3,1% lundi pour clôturer à 6,27 $, à la Bourse de Toronto.