Bombardier Aéronautique (T.BBD.B) s'est donné un sérieux défi: trouver 100 spécialistes des technologies de l'information en 100 jours à Montréal.

En fait, l'avionneur a un millier de postes à combler dans la région montréalaise à court et moyen terme. Il s'agit d'emplois liés à ses nouveaux programmes: la CSeries, bien sûr, mais aussi le biréacteur d'affaires Learjet 85 et les luxueux biréacteurs d'affaires Global 7000 et 8000, lancés l'automne dernier à la conférence annuelle de la National Business Aviation Association, à Orlando.

Mais Bombardier a décidé de lancer une offensive spéciale pour combler une centaine de postes en technologie de l'information au cours des trois prochains mois. L'entreprise a donc envoyé un message sur Twitter cette semaine pour faire état de son objectif: 100 spécialistes en 100 jours.

«Nous avons voulu attirer l'attention des professionnels en technologie de l'information», a indiqué une porte-parole de Bombardier Aéronautique, Haley Dunne.

L'entreprise recherche notamment des analystes d'affaires, des administrateurs de réseaux, des gestionnaires de projet, des spécialistes d'architectures de réseaux et des spécialistes de sécurité informatique.

«Nous avons déjà une base de 600 professionnels des technologies de l'information, mais il nous faut plus de personnel pour réponde aux besoins de nos nouveaux programmes», a déclaré Mme Dunne.

Bombardier Aéronautique est également à la recherche de 25 spécialistes des technologies de l'information à Wichita, au Kansas. L'usine Learjet de Bombardier joue un rôle crucial dans le développement du Learjet 85.

À Montréal et Mirabel, Bombardier cherche à combler un millier de postes permanents, notamment des ingénieurs, des agents de logistique ou des agents de chaînes d'approvisionnement.

Le lancement de la CSeries a également amené l'avionneur à lancer un blitz au printemps dernier pour combler plusieurs dizaines de postes temporaires à Shenyang, en Chine, pour assister son partenaire chinois, Shenyang Aircraft Corporation, dans la fabrication du fuselage des membres de la nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places.

Ils sont maintenant 90 expatriés à travailler à Shenyang pour une période de trois mois à deux ans. «Il est normal que Bombardier envoie de ses employés pour supporter ses produits dans le cadre de ce que nous avons à faire avec nos partenaires chinois, a indiqué la directrice des ressources humaines de la CSeries, Suzanne Bernard, au d'une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Nous prévoyons toujours une plateforme d'expatriés dans notre plan d'affaires.»

On parle d'analystes, d'ingénieurs, de spécialistes en installations des systèmes, etc.

Elle a rappelé que Bombardier avait déjà envoyé de ses employés au Japon et en Chine pour assister des fournisseurs, et au Mexique pour le démarrage de nouvelles installations. Il ne s'agit cependant pas de s'incruster.

«Le but, c'est de rendre les gens locaux le plus autonomes possible», a affirmé Mme Bernard.

Pour ce genre de travail, l'entreprise cherche surtout à recruter des employés qui travaillent déjà au sein de Bombardier.

« Lorsque vous voulez aider un nouveau fournisseur à travailler sur un nouveau produit, il faut expliquer comment nous fabriquons nos produits et communiquer la culture de notre entreprise», a-t-elle indiqué.

Le recrutement n'a pas vraiment été difficile.

«J'avais 300 personnes dans mon pipeline de postulants», a-t-elle déclaré.

Elle a affirmé qu'il y avait toutes sortes de raisons pour désirer une assignation temporaire à l'étranger, à commencer par un goût de l'aventure.

«Il y en a qui sont des expatriés de carrière, a indiqué Mme Bernard. Ils veulent toujours se promener, ils sont toujours les premiers à lever la main pour se proposer.»

D'autres veulent travailler sur la CSeries, notamment des gens de l'extérieur de l'entreprise, et voient la Chine comme une porte d'entrée.

La langue n'est pas vraiment un problème.

«La langue des affaires, c'est l'anglais, a lancé Mme Bernard. Mais nous donnons de la formation de base en mandarin, notamment pour leur permettre d'apprendre quelques mots de politesse.»