Transat a assuré que le lock-out décrété contre 400 bagagistes et manutentionnistes de fret aux aéroports de Montréal et de Toronto n'aura pas de conséquences fâcheuses pour les voyageurs.

«Nos cadres font le travail et ça va très bien, a affirmé le porte-parole de Transat, Pierre Tessier, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires. Les vols sont tous partis à l'heure avec les bagages à bord.»

Handlex, filiale de Transat, a décrété un lock-out mardi soir après le rejet de sa dernière offre et le déclenchement d'une grève par le syndicat. Les employés, représentés par les Teamsters, fournissent des services de manutention de bagages aux aéroports de Montréal-Trudeau et de Toronto ainsi que des services de manutention de fret à l'aéroport de Mirabel. Handlex dessert Air Transat, mais aussi d'autres transporteurs qui font escale à Montréal et Toronto, comme Air France, KLM et British Airways. Handlex ne fournit cependant aucun service à Air Canada, Porter, Canjet ou WestJet.

Selon le permanent de la section locale 1999 des Teamsters, Guy Bissonnette, le conflit porte notamment sur les primes de nuit, les primes de longévité et les salaires. Il a expliqué que les bagagistes et manutentionnistes aimeraient bénéficier de diverses primes obtenues par les employés des comptoirs d'enregistrement, représentés par les Travailleurs canadiens de l'automobile.

Il a également rappelé que, l'année dernière, les syndiqués avaient accepté de reconduire d'un an la convention collective, sans augmentation salariale, étant donné la situation économique difficile. Ils n'ont donc pas apprécié l'offre patronale, un contrat de cinq ans prévoyant une augmentation salariale de 1,5% par année au cours des trois premières années et une augmentation de 2% pour les deux suivantes. Cette offre comprenait également un montant forfaitaire représentant 1% du salaire annuel.

Les syndiqués ont voté en faveur d'une grève la semaine dernière, mais ils ont accepté de retarder cette stratégie d'une semaine pour prendre connaissance d'une nouvelle offre.

«Cette offre, c'était un simple réaménagement de la proposition de la semaine dernière, a déploré M. Bissonnette hier. Ils n'ont pas mis d'argent de plus, ils ont devancé des primes, ils ont enlevé des choses qu'ils nous avaient données.»

L'employeur a ainsi proposé un contrat de trois ans prévoyant des augmentations salariales annuelles de 2%, mais sans versement forfaitaire.

«Ç'a a été refusé, a indiqué M. Bissonnette. Ce n'est pas fort comme vote, 126 à 123, mais ç'a a été refusé.»

Ouverture

M. Tessier a déclaré que Handlex était prête à discuter avec le syndicat, mais pas à rouvrir les négociations.

«Nos offres sont finales, a-t-il soutenu. Nous avions un accord de principe avec les négociateurs des Teamsters, qui ont demandé à leurs membres d'accepter la proposition, mais les employés en ont décidé autrement. Nous jugeons que nos offres finales sont concurrentielles et respectueuses des conditions présentes dans l'industrie.»

Il a affirmé que les voyageurs n'avaient pas besoin de s'inquiéter, que tout allait se dérouler normalement.

«Les gens étaient prêts à prendre la relève des opérations», a déclaré M. Tessier.

M. Bissonnette a soutenu qu'à la longue, ce personnel s'essoufflera et que des problèmes finiront pas apparaître. M. Tessier a toutefois affirmé que les cadres pourront tenir le rythme pendant un bon moment.

«Ça prend une bonne gestion des horaires, il y a des périodes de pointes plus achalandées où nous devons augmenter les effectifs, a-t-il indiqué. Mais nous avons les effectifs nécessaires pour assurer la continuité des opérations.»