Le constructeur aéronautique américain Boeing a enregistré un bénéfice plus que doublé pour l'année 2010 mais en baisse sur les trois derniers mois de l'année, avec un recul généralisé des ventes en raison de retards de livraisons et d'un budget de la Défense en repli.

L'action chutait de 3,38% à 69,80 dollars lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net a reculé de 8% sur un an à 1,164 milliards de dollars, soit 1,11 dollar par action en excluant les éléments exceptionnels, comme le prévoyaient en moyenne les analystes de Wall Street.

Le chiffre d'affaires a cédé 7,7% sur les trois derniers mois de l'année à 16,55 milliards de dollars, en dessous des prévisions des analystes (16,97 milliards).

«Boeing a fourni une performance opérationnelle solide et généré des liquidités exceptionnelles (...) ce qui a aidé à atténuer l'impact des problèmes de développement» des programmes du 787, futur long courrier du groupe, et du 747-8, futur avion cargo, a commenté le PDG Jim McNerney, cité dans le communiqué.

«Notre but cette année est de livrer les 787 et 747-8», a-t-il poursuivi. Le 787 est en retard de plus de trois ans sur le calendrier initial à cause d'une kyrielle de problèmes techniques dus à une part de matériaux composites inédite et à une production éclatée sur des dizaines de sites.

La première livraison du nouvel appareil est attendue au troisième trimestre, et celle du 747-8, qui affiche, lui, un an et demi de retard sur son calendrier initial, est prévue à la mi-2011.

Sur l'ensemble de l'année passée, le groupe a dégagé un bénéfice net de 3,3 milliards de dollars, plus que doublé comparé au 1,3 milliard enregistré en 2009.

Par action, cela représente 4,20 dollars hors éléments exceptionnels alors que les analystes prévoyaient 4,0 dollars.

Le chiffre d'affaires a reculé de 5,8% à 64,3 milliards de dollars en 2010. Les analystes espéraient mieux (64,7 milliards de dollars).

«Nous entrons en 2011 bien positionnés pour la croissance, avec un gros carnet de commandes, une demande mondiale en hausse pour les avions civils, plus de clarté autour des perspectives pour (le budget gouvernemental) de la Défense aux États-Unis, et des possibilités de croissance importantes à l'international en Défense», a ajouté M. McNerney.

Au quatrième trimestre, les ventes de la division d'aviation civile ont reculé de 11% à 8,2 milliards de dollars avec des livraisons en baisse de 777 et 747. La marge opérationnelle est elle aussi en net repli.

La division a enregistré 180 commandes brutes pendant le trimestre et 22 annulations.

«Pour l'année entière, les commandes nettes ont atteint 530 avions et le carnet de commandes reste solide à 3443 avions valorisés à 256 milliards de dollars», détaille le communiqué. Les ventes de la division de défense ont également reculé au quatrième trimestre (-4%) et sur l'année entière (-5%).

Le bénéfice de la division Boeing Capital (financement) a été divisé par plus de deux et le chiffre d'affaires a chuté de 12%.

Le constructeur a malgré tout réussi à faire progresser son bénéfice sur l'année grâce à une baisse de ses coûts de production (-8,3%) et un recul de ses dépenses de recherche et développement (-37%).

Le constructeur table pour 2011 sur un bénéfice par action de 3,80 à 4,00 dollars pour un chiffre d'affaires compris entre 68 et 71 millions de dollars «reflétant le début des livraisons du 787 et du 747-8».

Le groupe prévoit des livraisons 2011 comprises entre 485 et 500 avions et sa production est au maximum et entièrement vendue. Les livraisons attendues de 787 et 747-8 combinés représentent 25 à 40 appareils.