Plus de 6000 mécaniciens et autres travailleurs syndiqués du Canadien National (T.CNR) et du Canadien Pacifique (T.CP) ont voté massivement en faveur d'une grève, jeudi.

Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), qui représente environ 6100 employés issus des deux plus importantes sociétés ferroviaires au Canada, a affirmé que les travailleurs avaient voté en faveur d'un mandat de grève afin de démontrer qu'ils s'opposent aux demandes de compromis.

«Nos membres ont parlé de façon claire et précise de leurs problèmes et de leurs préoccupations, et ce vote fortement majoritaire en faveur d'une grève montre nettement qu'ils sont déterminés à résoudre ces problèmes à la table de négociation », a indiqué le président des TCA, Ken Lewenza.

Les locaux syndicaux du CN représentent 3400 membres du personnel administratif, des mécaniciens et des employés du transport multimodal en plus des 575 chauffeurs de camion à l'emploi de CNTL, une filiale du CN.

Les trois conventions collectives sont venues à échéance à la fin de 2010.

Les travailleurs se sont prononcés en faveur du recours à la grève, si nécessaire, dans une proportion de 82 pour cent. Le délai de grève a été fixé au 8 février à 12h01.

Au CN, les négociations ont débuté au mois de septembre. Elles devraient reprendre lundi à Montréal. Du côté du CP, les discussions continuent et devraient se poursuivre au cours du week-end - à Montréal également.

Les 2100 mécaniciens syndiqués des locaux du CP ont pour leur part appuyé la mesure avec une majorité de 89 pour cent. L'échéance est la même.

Selon le représentant national des TCA, Brian Stevens, les litiges entre les parties patronale et syndicale sont d'ordre salarial aussi bien que non salarial. Le projet de fermeture de l'usine Ogden, à Calgary, est également au coeur des débats.

Le dernier conflit de travail au CP remonte à 1995. Les travailleurs avaient été mis en lock-out par l'employeur, a rappelé M. Stevens.

«En général, des ententes sont conclues. Nous demeurons optimistes, mais prudents, à l'idée d'y parvenir encore cette fois-ci, mais cela dépendra de l'attitude de l'employeur», a-t-il déclaré lors d'un entretien.

Du côté patronal, on semble également faire preuve d'optimisme. Le porte-parole du CP, Mark Seland, a affirmé que la nouvelle convention collective devrait être ratifiée sans que le service ne soit interrompu. Si un arrêt de travail survenait après la date butoir du 8 février, le service sera maintenu, a-t-il assuré.

Le CP cherche à obtenir des compromis de la part des syndiqués sur la question des salaires et des avantages sociaux. Les ententes se devraient d'être semblables à celles qui ont été conclues avec cinq autres syndicats au cours des deux dernières années, a fait valoir M. Seland.

Le porte-parole du CN, Mark Hallman, est également confiant de pouvoir éviter un arrêt de travail.

«L'annonce de l'obtention d'un mandat de grève fait partie de l'ordre des choses pour le syndicat, qui négocie en vertu des dispositions du Code canadien du travail», a-t-il affirmé.

L'action du CN a avancé jeudi de 75 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 67,33 $, tandis que celle du CP a pris 78 cents à 67,03 $.