Les planètes recommencent à s'aligner pour Bell Helicopter Textron Canada.
Les différents marchés que vise l'entreprise de Mirabel sont tous sur le point de connaître une reprise.
Ces marchés, l'industrie gazière et pétrolière, les forces policières, l'évacuation médicale et l'aviation d'affaires, se sont pratiquement effondrés à l'unisson à la fin de 2008. Tous semblent maintenant vouloir tranquillement remonter la pente.
Il est toutefois encore trop tôt pour savoir si cette tendance donnera lieu à des embauches à Mirabel.
«Nous nous ajustons constamment à la demande du marché», indique simplement la porte-parole de Bell Helicopter à Mirabel, Cynthia Garneau.
La semaine dernière, Bell Helicopter a annoncé la vente de deux appareils Bell 429 au géant américain de l'énergie Chevron. Il s'agit d'une percée pour le Bell 429, un tout nouvel appareil, dans le marché gazier et pétrolier.
À l'assaut du golfe du Mexique
«Chevron aurait pu prendre un autre hélicoptère, mais il a choisi le 429, note Michael Suldo, expert du marché gazier et pétrolier de Bell Helicopter. Chevron est un client très respecté dans le golfe du Mexique. Il ne prend pas ce type de décision à la légère.»
Ce choix pourrait donc influencer les autres joueurs de l'industrie. En outre, Chevron devra remplacer une bonne partie de sa flotte au cours des années à venir, ce qui est de bon augure pour le Bell 429 et pour Bell Helicopter. Mais surtout, la commande de Chevron montre que le marché gazier et pétrolier est en voie de se rétablir.
«Cette industrie a subi une sévère dégelée en 2008, 2009 et au début de 2010, rappelle M. Suldo. Les entreprises ont sabré leurs dépenses d'exploration.»
L'industrie gazière et pétrolière représente environ 4% du marché mondial de l'hélicoptère. Cette industrie exploite environ 1600 appareils, dont plus du tiers dans le golfe du Mexique. Bell Helicopter est le plus important joueur dans cette industrie, avec environ 680 appareils.
«Nous espérons que le Bell 429 fera sa place, déclare M. Suldo. Il y aura un réel besoin pour cet appareil lorsque les entreprises reprendront l'exploitation.»
L'administration Obama a ordonné un moratoire sur l'exploitation pétrolière en eau profonde à la suite de la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique, au printemps dernier.
«Le moratoire a été levé, mais l'industrie cherche à comprendre clairement l'impact des nouvelles règles mises en place avant de reprendre l'exploitation», indique M. Suldo.
Aviation d'affaires
La récession a aussi eu un impact dramatique sur l'aviation d'affaires, également victime d'une perception publique négative. Le resserrement du crédit a eu des conséquences pour les personnes et les organisations désireuses de se procurer un hélicoptère.
«Les banques ne faisaient plus de prêts, rappelle M. Suldo. Bell a financé quelques clients, mais elle ne pouvait pas le faire pour tout le monde. Nous avons également essayé d'être créatifs en faisant appel aux banques d'exportation du Canada et des États-Unis.»
L'aviation d'affaires, qui représente environ 11% du marché de l'hélicoptère, devrait reprendre de l'altitude à la fin de 2011 et en 2012.
Les forces policières représentent un autre important marché, environ 7%. Or, la crise économique a eu un impact négatif sur les autorités responsables des acquisitions d'hélicoptères, les municipalités et les comtés.
«La valeur des maisons et des terrains a chuté, ce qui signifie que ces autorités ont récolté moins de taxes, explique M. Suldo. Elles avaient donc moins d'argent à consacrer à des hélicoptères. Ce marché se raffermira au fur et à mesure que la valeur des maisons et des terrains augmentera.»
Il s'attend à cette reprise en 2011 et 2012.
La récession a eu un peu moins d'impact sur le marché de l'évacuation médicale, qui représente 4% du marché de l'hélicoptère, et encore moins sur le principal marché de l'hélicoptère, celui de la défense, avec une part de 40%. La bonne tenue du marché de la défense a cependant eu peu d'impact sur l'usine de Bell Helicopter à Mirabel, qui ne fabrique que des appareils civils.