Le motoriste Rolls-Royce reculait fortement jeudi à la Bourse de Londres, sanctionné par les investisseurs après l'atterrisage d'urgence d'un A380 de la compagnie australienne Qantas, à la suite d'un problème au niveau d'un moteur fourni par le groupe britannique.

Ce matin, l'action Rolls-Royce baissait de 4,28% à 626,5 pence, signant ainsi le plus fort repli au sein d'un marché londonien en hausse de 1,60%.

Un Airbus A380 de la compagnie aérienne australienne Qantas a effectué jeudi un atterrissage d'urgence à Singapour après avoir connu des problèmes de moteur, le premier incident de cette gravité pour le plus gros avion de ligne du monde.

Cet appareil était équipé de quatre moteurs Trent 900 du constructeur britannique. Rolls-Royce a annoncé dans la foulée son intention de «collaborer avec Qantas pour identifier le problème».

D'après le bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français, qui va collaborer à l'enquête technique, le moteur à l'origine de l'incident a subi une avarie sur sa partie arrière.

Certains analystes, tout en reconnaissant le coup porté à la réputation de Rolls-Royce, ont appelé à ne pas tirer de conclusions trop hâtives, soulignant que les responsabilités de l'incident restaient à établir.

«Il y a de nombreuses raisons qui ont pu provoquer cette avarie», a expliqué Howard Wheeldon, stratégiste de la maison de courtage BGC Partners, ajoutant qu'il était prématuré de mettre en cause la conception du moteur.

«Vu le peu de détails dont l'on dispose, les causes les plus probables que l'on pourrait relever sont un oiseau ou un débris qui aurait frappé l'avion, un problème de carburant, de conduite ou de lubrifiant, ou encore la défaillance d'une pale et/ou un morceau de pale qui aurait percé le coffrage du moteur», a-t-il énuméré, ajoutant que les enquêteurs allaient également devoir examiner minutieusement la maintenance et l'entretien de l'appareil.