Un feuilleton de près de dix ans a peut-être connu son dénouement ce matin, avec la signature d'un contrat «historique» de 1,2 milliard entre la Société de transport de Montréal et le consortium Bombardier-Alstom.

D'ici 30 mois, a promis en conférence de presse le ministre des Transports Sam Hamad, les premières des 468 voitures de métro commandées feront leur apparition graduellement sur la ligne orange. Flanqué de dignitaires, de Lucien Bouchard et du président de la STM Michel Labrecque, M. Hamad a déclaré avec solennité qu'il s'agissait «d'un grand moment, un moment historique qui me fait penser aux images des années 60, quand on a inauguré le métro.»

Sur le même ton, M. Labrecque a rappelé que l'arrivée du métro à Montréal en 1966 était, pour sa grand-mère, «le symbole de l'arrivée de Montréal dans la modernité. Ces nouvelles voitures, c'est l'arrivée d'un renouveau dans la modernité.»

Le coût d'acquisition de 1,2 milliard n'est qu'une partie de la facture finale que coûtera finalement l'acquisition des nouvelles voitures. Cette semaine, le comité exécutif de la Ville de Montréal a d'ailleurs approuvé un emprunt de 2,4 milliards, qui permettra d'assumer notamment les nouvelles infrastructures et le financement du contrat avec Bombardier-Alstom, a-t-on confirmé à la STM.

Les nouvelles voitures au design futuriste seront constituées d'une structure en acier inoxydable. Elles porteront le nom de MPM-10,  pour «Matériel Pneumatique de Montréal acquis en 2010».

Les rames seront d'une longueur de 152 mètres et permettront de passer d'un wagon à un autre. Les portes, moins nombreuses, seront beaucoup plus grandes que celles des MR-63 qu'on veut remplacer. Tous ces ajustements permettront une capacité augmentée de 19%, tandis que la réorganisation des horaires permettra un gain de 5%. «Plus confortables, plus logeables, plus spacieuses et plus fiables, c'est ce que nous achetons aujourd'hui», a déclaré M. Labrecque.

«C'est comme passer des Pierrafeu à Star Trek», a illustré avec humour la porte-parole de la STM, Odile Paradis.

Pressé de questions par les journalistes, le ministre Hamad a assuré ne pas craindre de poursuites de l'entreprise espagnole CAF, écartée du processus par la loi 116, adoptée par l'Assemblée nationale le 7 octobre dernier. « La STM est un organisme municipal qui échappe aux règles des appels d'offres internationaux. Tout le monde peut contester, ils ont le droit, mais je suis convaincu que nous avons pris la meilleure décision.»

La STM compte sur le deuxième plus vieux parc de véhicules au monde, après Buenos Aires. Les nouveaux wagons ont une espérance de vie de 40 ans. Leur fabrication et leur conception devraient générer quelque 80% des retombées au Québec, notamment auprès de la centaine de firmes associées au consortium.