Plusieurs fournisseurs québécois ont participé au congrès de la National Business Aviation Association (NBAA), qui s'est terminé hier à Altanta, pour se positionner en vue d'une éventuelle reprise.

«C'est important d'être ici, surtout au moment où le marché commence à se réveiller, a commenté le vice-président aux ventes et marketing de Mecachrome, Francisco Vega. Il n'est pas tout à fait debout, mais le réveille-matin a sonné.»

Mecachrome, qui fabrique des structures pour l'industrie de l'aéronautique, a connu des années particulièrement difficiles. Elle a toutefois commencé à reprendre du poil de la bête au cours des derniers mois, parvenant même à prendre pied sur la CSeries et le Learjet 85 de Bombardier.

«Nous sommes sur la bonne route», a lancé M. Vega.

Il a affirmé qu'il était important de se manifester au congrès de la NBAA pour faire connaître sa présence aux clients potentiels, soit les divers manufacturiers d'avions et les grands équipementiers.

Mecachrome compte maintenant environ 180 employés à ses installations de Mirabel et de Saint-Laurent. Comme Mecachrome, DCM Aéronautique s'est loué un petit espace dans le kiosque du ministère du Développement économique du Québec au congrès de la NBAA.

«C'est une question de visibilité, a expliqué le président de l'entreprise de Boisbriand, Mario Lépine. Nous voulons que nos clients mettent un visage sur une voix au téléphone, sur une soumission ou sur un bon de commande.»

DCM fabrique des pièces de structures aéronautiques, mais aussi des outils pour l'entretien des appareils. L'entreprise a relativement bien survécu au ralentissement, avec une diminution des ventes de 6% seulement. Certains fournisseurs québécois ont dû subir des baisses de 40 à 60%.

L'entreprise cherche à diversifier sa clientèle. Il y a deux ans, Bombardier représentait 99,99% de son chiffre d'affaires, a expliqué M. Lépine. Les autres clients ont commencé à prendre de l'importance et représentent maintenant 20% du volume d'affaires. DCM courtise notamment Embraer, un processus qui prend du temps.

«Ça fait sept ans qu'on travaille là-dessus, et ça commence à porter fruits», a affirmé M. Lépine.

La petite entreprise emploie une quarantaine d'employés, mais elle espère augmenter ses effectifs pour atteindre 150 employés d'ici deux à trois ans.

À côté du comptoir de DCM au kiosque du Québec, Stéphane Galibois, directeur pour le Canada chez Creaform, fait une démonstration du scanner portatif de l'entreprise, qui permet de faire une représentation en trois dimensions d'une pièce ou d'un ensemble, facilitant ainsi l'inspection ou le développement de procédés d'assemblage. À l'heure actuelle, l'aéronautique représente environ 40% des revenus de Creaform.

Avec un chiffre d'affaires de 30 millions de dollars, l'entreprise compte environ 250 employés, dont 180 au Québec. Mais elle vise grand: 120 millions de chiffre d'affaires en 2014, de 1000 à 1200 employés.

Comparativement à Creaform, qui en est à sa première participation au congrès de la NBAA, Air Data est une habituée. Le président de l'entreprise montréalaise, Jean-Pierre Lepage, a notamment rencontré des géants de l'aéronautique, comme Northrop Grumman, qui vont au-delà du simple secteur de l'aviation d'affaires.

Air Data, qui fabrique notamment des systèmes de purification de l'air pour les avions, a dû se restructurer et ne compte que 26 employés à l'heure actuelle. Elle travaille cependant sur des projets prometteurs.

«Nous mettons les choses en place pour la croissance, si jamais les signes de reprise continuent à se manifester», a déclaré M. Lepage.

Certaines entreprises québécoises du domaine de l'aéronautique ont moins souffert de la récession, comme le groupe montréalais Innotech-Execaire, un grand habitué du congrès de la NBAA qui, chaque année, fait la promotion de ses services dans un vaste kiosque. Le groupe est actif dans plusieurs secteurs comme le nolisement d'avions et la gestion de flottes. Son directeur des ventes et du marketing, Tony Rawlinson, s'est toutefois montré particulièrement fier d'Innotech Aviation, qui s'est spécialisée dans la maintenance et la finition de luxueux avions d'affaires, comme les appareils Challenger et Global de Bombardier.

«Le Global Express s'est bien débrouillé pendant le ralentissement, a affirmé M. Rawlinson. Nous avons donc continué à croître. Nos hangars sont pleins de Global.»

Alors qu'Innotech-Execaire oeuvre dans l'aéronautique depuis 55 ans, le concepteur de structures d'acier Canam ne fait qu'aborder ce domaine, avec la construction de hangars et d'usines, comme celle que vient d'inaugurer P&WC à Mirabel.

«L'aéronautique ne représente que 5% de nos affaires, mais nous voulons le faire croître, a indiqué Frédéric Perron, directeur du marketing de Canam. Il y a là un potentiel inexploité.»

Canam s'est offert un petit kiosque au congrès de la NBAA, histoire de se faire connaître, et, notamment d'attirer l'attention des propriétaires d'avions d'affaires qui déambulent et qui auraient besoin de hangars.

«Nous avons déjà quelques filons», a déclaré M. Perron.

Une petite entreprise de développement de logiciels de Saint-Laurent, CS Canada, s'est aussi offert un kiosque. La filiale de l'européenne CS Communications et Systèmes, qui oeuvre essentiellement dans le domaine de l'aéronautique, a connu une forte croissance au cours des quatre dernières années, passant de 30 à 85 employés.

«Même si nous sommes dans une niche, nous voulons montrer que nous existons», a déclaré la responsable du développement des affaires de CS Canada, Amélie de Croutte.