Les prix du transport maritime en matières sèches ont accéléré leur progression cette semaine, tirés vers le haut par la catégorie des plus gros navires, tandis que les prix du fret de pétrole brut repartaient en baisse, plombés par une surcapcacité chronique de la flotte.

L'indice composite Baltic Dry Index (BDI), moyenne des prix pratiqués sur 24 routes mondiales de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a grimpé pour terminer vendredi à 2762 points contre 2696 points sept jours auparavant, renouant avec ses niveaux de mi-septembre.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui comporte sept routes (dont la plupart concernent les céréales) empruntées par les navires dont les dimensions sont adaptées au passage du canal de Panama, s'est cependant replié à 2254 points contre 2403 points une semaine auparavant.

Les cours du BPI subissaient les effets de l'excès de tonnage disponible pour cette catégorie de navires, relevaient les experts du cabinet BRS.

«Un problème imminent des frets secs est que même en tenant compte de possibles annulations et délais, la flotte disponible s'accroît bien trop rapidement pour la demande mondiale actuelle et le potentiel de croissance de la demande», abondaient dans une note les analystes de Barclays Capital.

En revanche, le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les prix de la catégorie «capesize» (navires obligés par leur taille trop importante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance), a fortement accentué sa progression, à 4345 points contre 4076 points une semaine plus tôt, touchant son niveau le plus élevé depuis début juin.

«Cette catégorie se porte bien et se renforce, soutenue par le processus de restockage auquel on assiste en Chine, alors qu'il y a un nombre limité de navires disponibles sur le marché, en particulier dans l'Atlantique», ce qui contribue à faire monter les prix, expliquaient les analystes de l'agent maritime Fearnleys.

Pour leur part, les tarifs des frets pétroliers contribuaient de pâtir, eux aussi, de la surcapacité de la flotte disponibles, ne profitant que marginalement des tensions générées par la poursuite d'une grève paralysant les terminaux pétroliers de Fos-Lavera (Bouches-du-Rhône, sud de la France) où sont bloqués en mer une soixantaine de navires, dont 47 pétroliers.

L'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a terminé vendredi à 727 points contre 757 points la semaine précédente, son niveau le plus fort depuis fin août.

«Comparé à la semaine dernière, la grève en France a perdu un peu de son importance (pour le marché). Mais semaine après semaine, le marché des superpétroliers semble incapable de se ressaisir avec une surcapacité de tonnage et une faiblesse de demande qui empêchent tout retour à l'équilibre du marché», soulignaient les experts de BRS.

De son côté, l'indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), est resté parfaitement stable sur une semaine, terminant à 620 points.