Des élus du Congrès américain ont exprimé mercredi des avis divergents sur les subventions reçues par le constructeur américain Boeing au détriment de son concurrent européen Airbus, condamnées mercredi par l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le sénateur républicain de l'Alabama, Richard Shelby, a estimé mercredi dans un communiqué qu'il est «clair qu'ils (les partisans de Boeing) ne pourront plus affirmer rationnellement que cette querelle commerciale est biaisée».

Dans le dossier du contrat pour les avions ravitailleurs de l'armée de l'Air américaine, le groupe européen EADS, maison mère d'Airbus, à choisi l'Alabama comme un des sites de production. EADS est en compétition avec l'américain Boeing pour décrocher ce marché évalué jusqu'à 40 milliards de dollars, pour renouveler une flotte qui date des années 50.

Les élus représentant des régions où Boeing est implanté produisent un autre son de cloche. Deux républicains du Kansas, le sénateur Sam Brownback et le représentant Todd Tiahrt ont publié un communiqué mercredi assurant qu'aucune «des prétendues subventions à Boeing ne produisent l'impact sur le marché qu'a pu avoir l'aide de l'Union européenne fournie par Airbus».

«Cette affaire "États-Unis contre Union européenne" est tout simplement une tentative par les gouvernements européens de détourner l'attention de leur cinq milliards de dollars de subventions illégales données à Airbus pour le lancement de l'A330-A340», a estimé M. Tiahrt cité par le communiqué.

L'OMC s'est prononcée mercredi dans un rapport préliminaire crucial sur des décennies d'aides américaines à Boeing, jugées illégales par Bruxelles et son géant aéronautique Airbus. L'Organisation a condamné les «subventions massives» reçues par l'Américain.

Le jugement confidentiel de l'OMC sur la plainte européenne déposée en 2004 était très attendu après le premier verdict du gendarme du commerce mondial qui a condamné le 30 juin certaines aides européennes à l'avionneur Airbus (filiale d'EADS).