Le ministre des Transports Chuck Strahl est catégorique: tout accord visant à libéraliser les échanges sera incomplet si les parties signataires ne concluent pas en parallèle une entente pour libéraliser le transport aérien.

Voilà pourquoi le gouvernement Harper a multiplié non seulement les ententes de libre-échange avec de nouveaux partenaires commerciaux depuis son arrivée au pouvoir, mais a aussi paraphé une panoplie d'accords de services aériens libéralisés dans le cadre de sa «politique de transport aérien international Ciel bleu du Canada».

Le ministre Strahl compte d'ailleurs profiter de l'assemblée générale de l'Organisation de l'aviation civile internationale, qui aura lieu à Montréal du 28 septembre au 8 octobre, pour rappeler que le Canada est disposé à conclure d'autres accords aériens. Le négociateur en chef des accords aériens pour le Canada, Robert Ready, devrait participer à cette rencontre internationale.

«La libéralisation du commerce et la libéralisation des services aériens vont de pair», a déclaré le ministre Strahl dans une entrevue accordée à La Presse.

«On dit souvent qu'il faut suivre les traces de l'argent quand on conclut un accord de libre-échange. Mais il faut aussi suivre le trafic aérien», a-t-il ajouté.

Depuis 2006, le gouvernement Harper a négocié des accords de services aériens ou élargi la portée d'ententes existantes avec 51 pays, y compris les pays membres de l'Union européenne. En tout, le Canada a paraphé des ententes avec 86 pays.

En même temps, le gouvernement Harper a conclu de nouveaux accords de libre-échange avec la Colombie, le Pérou, la Jordanie, le Panama et les États membres de l'Association européenne de libre-échange, soit l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. En outre, il a entrepris des négociations devant mener à une entente de libre-échange avec l'Union européenne et l'Inde.

Dans le cas des négociations avec l'Union européenne, elles doivent mener à une entente globale d'ici à la fin de 2011.

L'objectif de ces accords aériens, souvent appelés open skies, est de permettre aux transporteurs des pays signataires de prendre des passagers et du fret dans le territoire de l'autre partenaire et les transporter vers un pays tiers dans le cadre d'un service en provenance ou à destination de leur propre territoire. Toutefois, ces accords ne donnent pas droit à une compagnie étrangère de transporter des passagers entre des villes canadiennes, une pratique qui est également connue sous le nom de «cabotage».

«Ces accords permettent aux transporteurs aériens d'offrir de meilleurs services aux consommateurs et d'augmenter la concurrence. Et souvent, cela entraîne de nouveaux investissements dans nos aéroports, ce qui crée aussi des emplois», a affirmé M. Strahl, nommé aux Transports au début du mois d'août après un passage fructueux au ministère des Affaires indiennes.

M. Strahl a indiqué que d'autres pays ont déjà manifesté l'intérêt de conclure un accord aérien avec le Canada, mais il n'a pas voulu préciser lesquels étant donné que les négociations n'ont pas encore été lancées.

Selon des informations qu'a obtenues La Presse, la Colombie-Britannique voudrait que le Canada paraphe un accord avec Taiwan tandis que les Émirats arabes unis souhaiteraient conclure un accord avec le gouvernement canadien afin d'avoir une liaison directe avec Montréal.