Les pilotes d'Air Transat menacent de déclencher la grève dès le 1er octobre si les négociations entourant l'adoption de leur prochain contrat de travail n'évoluent pas. Leur syndicat refuse toutefois de préciser quels services pourraient être suspendus durant le débrayage.

«Est-ce que ce sera une grève rotative, ciblée ou complète? Malheureusement, pour l'instant, il est trop tôt pour se prononcer», a indiqué hier à La Presse Affaires le commandant Sylvain Aubin, président de l'unité syndicale des pilotes d'Air Transat.

«Nous avons encore bon espoir de nous entendre, car il nous reste encore plusieurs rencontres à la table de négociation» a-t-il cependant ajouté.

Au dire du syndicat, les négociations en vue du renouvellement de la convention collective des 333 pilotes de la compagnie aérienne piétinent depuis qu'elles ont été entamées, en janvier. Leur convention a expiré 1er mai.

Environ deux mois plus tard, la ministre fédérale du Travail a nommé une commissaire-conciliatrice pour faire avancer le dossier. À moins d'un report de l'échéance, les parties ont jusqu'au 10 septembre pour en arriver à une entente. Après la période de conciliation, la loi prévoit une période tampon de 21 jours avant qu'une grève puisse être déclenchée.

Mandat de grève

Lundi, les syndiqués se sont prononcés à 97% en faveur d'un mandat de grève, si elle s'avérait nécessaire. Elle pourrait donc être légalement déclenchée à partir du 1er octobre.

Le syndicat auquel les pilotes de la ligne aérienne sont affiliés, la Air Line Pilots Association, (ALPA) a fait savoir hier qu'elle fournirait toutes les ressources nécessaires pour soutenir ses membres dans le cas d'un débrayage. En juin dernier, l'ALPA a d'ailleurs débloqué une subvention d'un million de dollars de son Fonds de prévoyance pour appuyer les aviateurs.

«Bien que les pilotes d'Air Transat envisagent la grève comme recours ultime, ce vote démontre qu'ils sont déterminés à faire valoir leurs revendications contractuelles», a déclaré hier dans un communiqué le commandant John Prater, président de l'ALPA, qui représente 53 000 pilotes de 38 compagnies aériennes aux États-Unis et au Canada.

Selon le commandant Sylvain Aubin, les négociations achoppent principalement sur les questions liées à la sous-traitance, la sécurité d'emploi et des mesures de gestion de la fatigue. Le syndicat voudrait également revoir la structure administrative entre la compagnie mère Transat A.T. inc. et sa filiale Air Transat.

Questionné à ce sujet hier, Air Transat n'a pas voulu indiquer si les détenteurs de billets seraient dédommagés dans l'éventualité d'une grève.

«Bien que les pilotes d'Air Transat aient annoncé aujourd'hui avoir tenu un vote de grève, les négociations et la conciliation se poursuivent. Transat A.T. inc. et sa filiale Air Transat travaillent de bonne foi à ce qu'une entente soit conclue, qui soit de nature à satisfaire les deux parties, et qui tienne compte de la réalité du marché, et elles sont confiantes d'y arriver», s'est contenté de dire dans un courriel le vice-président affaires publiques et communication chez Transat, Michel Lemay.

Trois rencontres entre les deux parties devant la conciliatrice sont prévues la semaine prochaine.