Opposés à un projet européen de fusion du contrôle aérien, les aiguilleurs du ciel français ont lancé une grève mardi soir, la troisième depuis début 2010, qui doit se traduire mercredi par de fortes perturbations en pleine période de vacances estivales.

Les désordres devaient commencer mardi en début de soirée et vont aller croissants: 50% des vols seront annulés mercredi à l'aéroport parisien d'Orly, 20% à celui de Roissy-Charles de Gaulle et l'ensemble des aéroports français devraient être touchés, a anticipé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Des orages pourraient aussi affecter le trafic.

La situation devrait revenir à la normale jeudi.

Air France a fait savoir qu'il assurera mercredi «100% de ses vols long-courriers, 80% de ses vols court et moyen-courriers à Paris-Charles de Gaulle et 50% de ses vols court et moyen-courriers à Paris-Orly».

Certaines compagnies comme Easyjet ont indiqué prendre en charge les frais d'hôtel pour les passagers bloqués, certains étaient sans solution dès mardi soir.

Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a jugé la grève «inadaptée et inappropriée».

«L'évolution du ciel européen, pour la sécurité, le CO2 et les économies de kérosène, il faut la faire», a estimé pour sa part le ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo.

L'intersyndicale appelant à la grève, qui affirme représenter 52% du personnel de la DGAC, refuse une fusion du contrôle aérien français avec celui de cinq pays pour former le Fabec, le bloc d'Europe centrale, dans le cadre d'un ciel unique européen.

Les syndicats seraient favorables à une coopération, afin de conserver statut et conditions de travail des agents de la DGAC (12 000 fonctionnaires dont 4 000 contrôleurs).

Le personnel, qui avait déjà fait grève sur ce thème en janvier et février, redoute un éclatement de la DGAC.