La France, la Grande-Bretagne et l'Espagne ont exhorté l'Union européenne lundi à presser l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de dire si l'avionneur américain Boeing a, comme ils l'estiment, perçu des subventions qui ont faussé la concurrence avec son grand rival européen Airbus.

L'OMC a déclaré en juin dernier qu'Airbus avait bénéficié d'aides illégales.

L'organisation devait rendre un rapport sur Boeing ce mois-ci mais la publication a été reportée à septembre, au grand dam des gouvernements européens qui se disent pénalisés alors que les commandes reprennent, comme en témoignent les annonces de contrats faites lundi par les deux grands constructeurs, au premier jour du salon aéronautique international de Farnborough, en Angleterre.

Le ministre français des Transports, Dominique Bussereau, a estimé lors d'une conférence de presse en marge du salon que l'UE devrait protester officiellement contre ce délai «aussitôt que possible». Le ministre britannique au Commerce, Mark Prisk, a déclaré qu'il espérait que l'Union le ferait afin que les deux avionneurs règlent leur différent mais que la Commission européenne n'avait pas fixé de calendrier.

Les trois ministres ont par ailleurs réaffirmé, après s'être entretenus avec leur collègue allemand Peter Hintze, leur intention de financer le programme du long courrier A350 malgré la décision de l'OMC contre Airbus.