Attendu depuis longtemps, le Boeing 787 s'est finalement posé sur le sol britannique, dimanche, saluant la foule de ses ailes et créant l'événement au Salon aéronautique de Farnborough, en Angleterre, le plus important rendez-vous de l'industrie.

L'arrivée de l'appareil bleu et blanc après des années de délais alimente l'espoir que le ralentissement qui freine les secteurs de l'aviation et de la défense depuis deux ans touche à sa fin.

Le chef de la direction de Boeing, Jim McNerney, affirme que le 787 représente «la façon dont les avions vont être construits pendant les 80 années à venir».

M. McNerney a cependant reconnu que les livraisons de l'appareil - qui accusent déjà deux ans de retard en raison de problèmes de production - pourraient ne débuter qu'en 2011. Il a expliqué la situation par des problèmes administratifs.

 

Boeing prévoit livrer ses premiers 787 à la fin de l'année. De la paperasserie administrative pourrait toutefois repousser la chose jusqu'au début de 2011, a indiqué le dirigeant du constructeur.

Au sein de l'industrie, les préoccupations persistent quant à la lenteur de la reprise économique et aux sérieuses réductions des budgets consacrés à la défense.

Les nouvelles commandes d'avions commerciaux seront vraisemblablement limitées au salon et proviendront pour l'essentiel des solides marchés économiques émergents au Moyen-Orient et en Asie, tandis que l'activité du côté de la défense devrait être silencieuse.

Boeing et son grand rival, Airbus, entreprennent le salon de Farnborough alors que leur duopole est de plus en plus menacé sur le marché des appareils civils de taille moyenne par de plus petits constructeurs, incluant l'entreprise québécoise Bombardier et la société brésilienne Embraer.

Les analystes, qui croient que le salon de Farnborough permettra de prendre le pouls de l'industrie, s'attendent à ce que l'événement soit plus animé que celui du Bourget, à l'extérieur de Paris, l'an dernier. Ils ne s'attendent cependant pas à ce que les commandes d'avions commerciaux approchent, ni de près ni même de loin, le record de 88,7 milliards $ annoncé en 2008.

«Cela dépend beaucoup de la poursuite de la reprise économique. Si la récession atteint un nouveau creux, plus rien ne tiendra», a affirmé l'analyste Raymond Jaworowski, de Forecast International.

«Nous devrions commencer à voir les commandes accélérer à la fin de l'année», a-t-il ajouté.

L'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit que les profits de l'industrie atteindront 2,5 milliards $ cette année, comparativement aux colossales pertes de 9,4 milliards $ subies l'an dernier.

Les analystes s'attendent à ce que l'Asie et l'Amérique du Nord dominent la reprise.

Photo: AFP