Le train rapide entre Québec et Windsor pourrait enfin se concrétiser grâce aux Américains et «il ne faut pas rater l'occasion».

C'est ce qu'a déclaré, mercredi, le premier ministre Jean Charest, avec son homologue ontarien Dalton McGuinty, en visite dans la Vieille Capitale pour un conseil des ministres conjoint des deux provinces.

L'intérêt des Américains vient donner une impulsion nouvelle au projet, parce qu'ils veulent être reliés à l'éventuel réseau canadien.

«Il y a une question de contexte, parce qu'il y a une occasion unique qui se présente à nous, dans notre histoire: jamais avons-nous eu un gouvernement américain aussi engagé sur la question du développement du train rapide sur le territoire américain», a commenté M. Charest au cours de la conférence de presse qui mettait fin au conseil des ministres conjoint, dans le hall de l'Assemblée nationale.

L'administration Obama a en effet annoncé, plus tôt cette année, un investissement de 8 milliards $ US pour l'établissement de 13 corridors de trains à haute vitesse, qui traverseront 31 États.

Au dire de M. Charest, les États-Unis ont ainsi manifesté leur intention de se raccorder à un futur réseau canadien en reliant Montréal à Boston, de même qu'Albany, dans l'État de New York, à Buffalo, près de Toronto.

Il a rappelé l'entretien qu'il a eu avec le secrétaire américain aux Transports, Ray LaHood, qui lui a affirmé qu'il avait reçu le mandat du président Obama de concevoir un réseau de trains rapides sur tout le territoire américain.

«Ça allait être l'héritage politique que M. Obama et M. (Joe) Biden (le vice-président) veulent laisser dans le domaine des transports», selon ce que M. Charest dit avoir entendu de M. LaHood.

Par ailleurs, MM. Charest et McGuinty disposent d'autres arguments: les conclusions préliminaires d'un rapport commandé par le Québec et l'Ontario indiquent que le projet est «viable».

Le rapport n'est pas encore complété, mais dès son dépôt, les premiers ministres des deux provinces s'engagent à entreprendre l'étape suivante, soit la réalisation des études environnementales requises.

«Ce sur quoi nous nous entendons, c'est d'y aller le plus vite possible», a assuré M. Charest. Lui et son homologue ontarien ont aussi rappelé que le gouvernement fédéral s'était joint à la démarche.

Le ministre des Relations internationales du Québec, Pierre Arcand, est actuellement en tournée aux Etats-Unis, où il discutera du projet de train, entre autres. Il rencontrera notamment le secrétaire aux Transports du Massachusetts, à Boston, et poursuivra son pèlerinage à New York.