Le sort en est jeté, la société de maintenance d'avions ExelTech Aérospatiale ne reprendra pas son envol au Québec. Ce sont 550 emplois à Montréal et à Québec qui sont définitivement perdus.

La société américaine Pemco World Air Services, qui a acquis l'outillage et les stocks d'ExelTech, n'a jamais été capable de s'entendre avec l'aéroport de Québec et avec Aéroports de Montréal pour une reprise des activités.

«C'est malheureux, a déclaré Yves Vincent, de la firme RSMRichter, nommée séquestre dans ce dossier. En vertu de la transaction que nous avions négociée, ils achetaient l'équipement et repartaient les activités. Ce qu'il fallait, c'est qu'ils trouvent un hangar approprié. Ils ne se sont pas entendus.»

«Ce que je comprends, c'est que les actifs ont déjà été déménagés aux États-Unis.»

Pemco, entreprise de Dothan, en Alabama, a annoncé l'acquisition de l'outillage et des stocks d'ExelTech il y a un mois pour la somme de 1,2 million de dollars. À l'époque, la direction de Pemco considérait encore la possibilité de redémarrer des activités au Canada, mais elle avait entrepris en parallèle des démarches pour trouver un nouvel emplacement aux États-Unis. Ce mince espoir est maintenant disparu.

Perte nette de 21,4 millions

ExelTech a connu un exercice 2008-2009 difficile, avec une perte nette de 21,4 millions. Elle faisait également face à l'échéance de débentures de 2,3 millions à la fin de novembre. Un plan de financement de 7,7 millions avec la Société générale de financement du Québec et la Banque de développement du Canada s'est effondré en décembre. L'entreprise s'est finalement placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité le 4 février dernier.

«Le processus, malheureusement, n'a pas donné ce que le conseil d'administration recherchait, un investisseur qui était prêt à assurer la survie d'ExelTech, a déploré M. Vincent. ExelTech Aérospatiale, qui était une société cotée en Bourse, et sa filiale ExelTech Canada sont en faillite.»

La disparition d'ExelTech ne touche pas uniquement ses employés. Ses créanciers font aussi face à de mauvaises nouvelles. Les créances du groupe dépassent les 32 millions de dollars. ExelTech doit notamment 12,5 millions à son prêteur hypothécaire, GE Canada Equipment Financing, et 4,3 millions à sa banque, le groupe RBC.

RSMRichter enverra ce matin un envoi postal aux créanciers pour les convoquer à une assemblée le 21 juin prochain.

«Nous ferons rapport sur le statut d'ExelTech au niveau de ses actifs et de ses passifs, a indiqué M. Vincent. C'est évident qu'en premier lieu, il faudra satisfaire les banquiers et le prêteur hypothécaire. Après, s'il y a un excédent, il y aura possiblement de l'argent pour les créanciers fournisseurs, mais c'est encore prématuré, il y a encore des dossiers liés à la réalisation des actifs qui ne sont pas complétés.»

RSMRichter est en négociations avec un acheteur potentiel au sujet d'un dernier actif important, le hangar principal d'ExelTech, une bâtisse de 153 000 pieds carrés qui a nécessité un investissement de 19 millions. Selon des sources proches du dossier, Bombardier Aéronautique serait cet acquéreur potentiel. Toutefois, ni M. Vincent ni Bombardier n'ont voulu confirmer cette information.

«Nous espérons annoncer une transaction très prochainement», a déclaré M. Vincent.