Le groupe Air France-KLM a publié mercredi soir une perte record après une année qualifiée d'«annus horribilis» mais se montre plus optimiste pour l'exercice en cours.

L'année 2009-2010 «va rester comme notre «annus horribilis»», a admis son directeur général, Pierre-Henri Gourgeon, en évoquant la crise du transport aérien et l'accident d'un Airbus A330 d'Air France qui a fait 228 morts le 1er juin entre Rio et Paris.

Le groupe franco-néerlandais a annoncé une perte nette de 1,559 milliard d'euros sur son exercice 2009/10 -clos fin mars- soit nettement plus que les 811 millions de déficit enregistrés un an plus tôt.

Les résultats n'avaient jamais été aussi mauvais depuis le rapprochement des compagnies française et néerlandaise en 2004.

La perte est plus lourde que celle attendue par les analystes, qui la voyaient plutôt à -1,24 milliard. Mais les résultats sont «globalement en ligne» avec les attentes, a jugé mercredi la Société Générale.

Le groupe a fait les frais d'une baisse du trafic, particulièrement marquée dans le cargo (-13,7%), ainsi que de la facture pétrolière.

Les couvertures carburants, censées protéger l'entreprise des variations des cours pétroliers, ont en effet aggravé le résultat d'exploitation de 637 millions d'euros.

Pour l'année en cours, Air France se montre plus optimiste. «Le contexte est en amélioration; on imagine mal le contraire après l'année que l'on vient de subir», a souligné M. Gourgeon.

Le groupe confirme ainsi son objectif de revenir à «l'équilibre opérationnel» en 2010-11. Ceci toutefois sans compter les effets négatifs des anciennes couvertures pétrolières et sous réserve du coût définitif de la crise du nuage de cendres craché par le volcan islandais, qui a plombé le début d'exercice.

L'interruption du trafic durant plusieurs jours en avril a représenté une perte de chiffre d'affaires de 260 millions d'euros et un impact négatif sur le résultat d'exploitation de 160 millions, a-t-il chiffré.

Air France compte continuer à réduire ses coûts. La compagnie a mis en place un plan de départ volontaire pour 1680 postes et aura réduit ses effectifs de 10% entre 2008 et 2011.

Les capacités de transport offertes vont pour leur part rester restreintes, avec une croissance limitée à +1% pour les passagers et une stabilité pour le cargo.

Dans le fret, l'objectif est de «diminuer les pertes des deux tiers en 2010-11», a indiqué M. Gourgeon, alors que la flotte cargo a été sévèrement diminuée.

Compte tenu des mauvais résultats, Air France-KLM ne souhaite pas verser de dividende à ses actionnaires au titre de l'exercice 2009-10.

M. Gourgeon a par ailleurs réaffirmé que la sécurité est «la préoccupation primordiale d'Air France», après le crash du vol Rio-Paris qui reste toujours inexpliqué à ce jour.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français mène actuellement des recherches pour retrouver les enregistreurs de vol de l'A330 accidenté dans l'Atlantique.