Alors que la grisaille est encore omniprésente dans le ciel, l'industrie aéronautique québécoise doit penser vert.

« Pour demeurer compétitifs, les nouveaux appareils de l'avenir devront réduire leur empreinte environnementale, réduire leurs émissions de CO2, a indiqué le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé, en entrevue avec La Presse Affaires hier. Il y a beaucoup de pressions en ce sens de la part de nos clients ultimes, les compagnies aériennes, et des gouvernements, qui imposent des normes de plus en plus strictes. »

M. Labbé a été nommé président du conseil d'administration d'Aéro Montréal hier, à l'occasion de l'assemblée annuelle de ce forum de concertation qui regroupe les dirigeants de l'industrie aéronautique, des institutions d'enseignement et des centres de recherche du Montréal métropolitain.

Il a affirmé que les avions du futur devront être verts, mais que les processus de fabrication devront aussi l'être. Il a donné l'exemple des procédés d'application de revêtements de surface, qui ne devront pas être dangereux pour l'environnement, ou encore de la consommation d'eau dans les usines, qui devra être réduite au maximum.

« Les gens de l'aéronautique sont très conscients de cette problématique, a-t-il déclaré. Il faut le faire, sinon, nos produits ne seront pas compétitifs. »

Dans un livre blanc sur l'innovation qu'elle vient de rendre public, Aéro Montréal met d'ailleurs l'accent sur l'importance du virage vert pour assurer la compétitivité de l'industrie québécoise.

Il y a presque un an, l'industrie avait annoncé la création du Groupement aéronautique de recherche et développement en environnement. Ce réseau d'entreprises et d'universités peut compter sur un budget de 23 millions de dollars, étalé sur quatre ans, assumé à parts égales par l'industrie et le gouvernement fédéral.

Le gouvernement québécois est entré dans la danse en annonçant, dans le dernier budget, la mise en place d'un projet de technologies vertes dans l'aéronautique. Québec versera 70 millions dans ce projet au cours des quatre prochaines années, alors que l'industrie y ajoutera une contribution de 80 millions.

« Ça permet de structurer l'industrie québécoise autour de projets de démonstration de nouvelles technologies reliées à l'environnement et à l'efficacité énergétique », s'est réjoui François Caza, vice-président et ingénieur en chef de Bombardier Aéronautique.