Airbus n'entend pas laisser Bombardier (T.BBD.B) lui «voler» des parts de marché dans le segment des avions monocouloir, prévient un dirigeant du géant aéronautique européen.

La future gamme d'avion CSeries du constructeur montréalais, qui doit entrer en service en 2013, fera concurrence à la famille A318/A319 d'Airbus et aux plus petits modèles 737 de l'américain Boeing.

A l'occasion d'une conférence tenue mardi à Beverly Hills, en Californie, le chef du marketing des produits d'Airbus, Alan Pardoe, a soutenu que le numéro un mondial allait défendre son territoire avec vigueur. Il a fait un rapprochement avec l'année chinoise du Tigre, qui a débuté le mois dernier.

«Le tigre ne laissera personne lui voler une partie de son marché», a-t-il déclaré, selon un article du site Web spécialisé ATWOnline.

Plus tard, en réponse à une question sur le défi que présente la CSeries pour Airbus, M. Pardoe a lancé: «le tigre est éveillé, il vous surveille et il pourrait avoir faim».

A ses yeux, la récente commande du transporteur américain Republic Airways pour 80 avions CS300 de Bombardier (d'une capacité de 138 passagers) démontre que la CSeries empiète sur le marché de l'A319, qui peut transporter jusqu'à 134 passagers.

Pour répliquer à la CSeries, Boeing et Airbus semblent avoir abandonné, du moins à moyen terme, leurs projets de faire des refontes complètes de leurs avions actuels. Par contre, ils songent sérieusement à proposer de nouveaux moteurs pour ces appareils, y compris peut-être le PurePower PW1000G de Pratt & Whitney, qui propulsera la CSeries.

A la conférence de Beverly Hills, l'analyste Richard Aboulafia, longtemps sceptique face à la CSeries, a estimé que la commande de Republic allait inciter Boeing et Airbus à accélérer leurs projets de remotorisation des familles A320/A319/A318 et 737.

«Il y a des gens qui disent que Boeing et Airbus seront heureux d'abandonner le segment des avions de 130 sièges, a-t-il noté. J'en doute. Il s'agit d'une partie essentielle de leur volume de production. Ils n'ont d'autre choix que de contre-attaquer, de remotoriser ce qu'ils ont.»

John Arnone, porte-parole de Bombardier Aéronautique, s'est montré peu impressionné par les propos de M. Pardoe.

«Avec la CSeries, Bombardier commercialise un avion véritablement révolutionnaire qui secouera le marché des appareils de 100 à 149 places grâce à la force pure de ses avantages au plan économique et environnemental», a-t-il déclaré.

Vers midi, l'action de Bombardier s'échangeait à 5,94 $, en hausse de 0,5 pour cent, à la Bourse de Toronto.