Non content d'accueillir 600 000 voyageurs québécois par année, l'aéroport de Burlington compte lancer cinq liaisons quotidiennes par autobus avec Montréal d'ici quelques semaines pour en attirer encore davantage.

Les autorités de la petite aérogare du Vermont sont en pourparlers avancés avec Greyhound, a appris La Presse Affaires. Les autocars quitteraient le terminus de Berri-UQAM pour arriver directement à l'aéroport de Burlington, un trajet inexistant à l'heure actuelle.

Les négociations sont «sur le point de se conclure», selon Robert McEwing, directeur du développement et de la planification à l'aéroport de Burlington. «On a eu de très nombreuses discussions et on est en train de négocier la location d'espaces dans le terminal pour les accueillir.»

Chez Greyhound, seule société à effectuer le trajet Montréal-Burlington avec quatre départs par jour, le porte-parole, Timothy Stokes, a confirmé hier que des discussions étaient en cours. Mais il n'a pas été en mesure de dire à quel moment une entente pourrait être conclue.

Depuis trois ans

Le projet d'une liaison directe par autocar vers l'aéroport de Burlington est dans l'air depuis trois ans. Cette aérogare est de plus en plus populaire auprès des Québécois, qui ont compté pour 40% des passagers l'an dernier comparativement à 30% trois ans plus tôt.

La remontée du dollar canadien par rapport au billet vert a rendu avantageux l'achat de billets de transporteurs aériens américains. D'autant plus que certains, comme JetBlue (présent à Burlington), offrent de bas tarifs et des promotions régulières vers plusieurs destinations.

La proximité de la plus grande ville du Vermont - située à 90 minutes de Montréal - contribue aussi à attirer les Québécois.

À l'heure actuelle, les Montréalais qui désirent prendre l'avion à Burlington doivent soit conduire jusqu'à l'aéroport (et payer un stationnement), soit prendre l'autocar jusqu'au centre-ville et ensuite aller à l'aérogare en taxi, une dizaine de kilomètres plus loin.

Il n'est pas déterminé si la nouvelle liaison remplacerait le trajet actuel, ou si l'autocar ferait aussi un arrêt au centre-ville après s'être rendu à l'aéroport. «Nous continuerons à faire des recherches à ce sujet au fur et à mesure que les discussions se poursuivront», a dit le porte-parole de Greyhound.

Ce qu'on sait, c'est que les autorités aéroportuaires espèrent une entrée en service très prochaine - le 1er mai - et qu'elles comptent publiciser massivement cette nouvelle liaison dans les médias québécois.

Tentative ratée à Plattsburgh

L'aéroport de Plattsburgh, dans l'État de New York, avait lui aussi lancé un service de navette directe de Montréal en juin 2008, mais l'expérience n'avait pas été concluante.

Il faut dire que le trafic de Plattsburgh, bien qu'en forte hausse avec 74 000 passagers l'an dernier, est de loin inférieur à celui de Burlington. L'aéroport vermontois a accueilli environ 1,5 million de voyageurs en 2009.

Les responsables de l'aéroport Montréal-Trudeau, où 12 millions de personnes ont transité l'an dernier, n'ont pas rappelé La Presse Affaires hier pour commenter la nouvelle initiative de Burlington.