En dépit du froid mordant, le nouvel avion d'essai Seawind a mis le nez dehors pour la première fois à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Le petit appareil amphibie de quatre places pourra ainsi commencer les essais au sol à l'aéroport de Saint-Jean-sur-Richelieu. Une fois ces essais terminés, Seawind remettra l'avion au Conseil national de recherche du Canada, qui installera de l'équipement perfectionné à bord pour faire les essais en vol dans la région d'Ottawa.

«Tout le monde est enchanté de reprendre les essais en vol, a déclaré le président de Seawind, Richard Silva, dans un communiqué publié hier. Nous avons hâte d'assembler le prochain avion d'essai, qui testera notamment le vol aux instruments, le système de pilotage automatique et l'avionique qui sera offert en option.»

«Dès que nous serons certains que les essais n'entraîneront pas de modifications à l'appareil, nous entreprendrons la production proprement dite.»

L'entreprise est à la recherche de techniciens et d'assembleurs pour faire face à cette nouvelle étape.

Le Seawind revient de loin. Il s'agissait d'un appareil turbopropulsé qui était disponible en kit pour les aviateurs bricoleurs. Toutefois, dans les années 2000, la société américaine Advanced Aero Corporation a décidé d'assembler l'appareil à Saint-Jean-sur-Richelieu, un projet qui devait entraîner la création d'une centaine d'emplois. Investissement Québec a appuyé l'initiative avec un prêt d'un million de dollars alors que Développement économique Canada a octroyé à Advanced Aero Corporation une contribution remboursable de 440 250$.

Faillite

Or, le prototype du Seawind s'est écrasé au Manitoba en août 2007. Advanced Aero Corporation avait fait valoir que l'accident n'était pas dû à un mauvais fonctionnement de l'appareil, mais cela a tout de même entraîné la faillite de l'entreprise. Investissement Québec et Développement économique Canada ont perdu une bonne partie de leur mise.

M. Silva, qui était à l'origine du projet, a racheté les actifs de l'entreprise pour créer une nouvelle société et relancer le projet, sans aide gouvernementale. Toutefois, plusieurs clients ont décidé de participer financièrement au projet.

À la cessation des activités d'Advanced Aero Corporation, en 2007, le carnet de commandes comptait 94 appareils. Plusieurs clients ont demandé à ravoir leur dépôt, mais 53 désirent encore mettre la main sur l'appareil de 370 000$.

«Nous avons des clients très loyaux», a souligné M. Silva.