Siemens (SI) et Bombardier Transport (T.BBD.B) sont en bonne voie de remporter un plantureux contrat de plusieurs milliards d'euros en Allemagne.

La société allemande de chemins de fer Deutsche Bahn a choisi Siemens comme soumissionnaire privilégié pour le plus gros contrat de matériel roulant de son histoire, l'acquisition de 300 nouveaux trains interurbains à grande vitesse. Bombardier est un partenaire de Siemens dans le cadre de ce projet. «C'est vraiment une bonne nouvelle, a déclaré le directeur des communications de Bombardier Transport à Berlin, Heiner Spannuth, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier. Mais nous ne savons pas encore quand la décision finale sera prise: il y a encore d'intenses négociations en cours, il y a des questions à régler.»

Deutsche Bahn a fait savoir que plusieurs de ses trains interurbains actuels approchaient l'âge de 30 ans, soit la limite de leur vie utile.

«Nous allons procéder le plus rapidement possible au cours des prochains mois, a déclaré le président et chef de la direction de Deutsche Bahn, Rudiger Grube, dans un communiqué publié lundi. En ces temps économiques difficiles, la modernisation de notre parc constitue une de nos plus grandes priorités.»

La Deutsche Bahn aimerait être en mesure d'attribuer le contrat d'ici l'été.

La société a indiqué dans son communiqué que le contrat devrait atteindre plusieurs milliards d'euros, mais, dans le passé, elle a évoqué la somme de 6 millions d'euros, soit près de 9 milliards de dollars.

M. Spannuth n'a pas voulu préciser quelle sera la part de Bombardier, ni quel sera son rôle exact. «Nous serons responsables d'une partie significative du projet, tant du côté de l'ingénierie que de la fabrication, a-t-il simplement déclaré. Nous ne pouvons en dire plus parce que les négociations sont toujours en cours.»

C'est toutefois Siemens qui aurait la maîtrise d'oeuvre du projet. Bombardier serait considéré comme un «fournisseur exclusif».

M. Spannuth a expliqué que Bombardier avait décidé de s'allier à Siemens pour cet appel d'offres en raison de l'ampleur du projet. «Compte tenu de la situation du marché, de la capacité nécessaire dans l'ensemble de l'industrie et des gros projets à l'horizon, un seul manufacturier ne serait pas en mesure de gérer convenablement toute la commande de Deutsche Bahn, a-t-il affirmé. Nous avons pensé qu'il serait raisonnable d'avoir deux solides partenaires pour un tel projet.»

Il a indiqué que Siemens et Bombardier Transport avaient déjà coopéré dans le cadre d'autres appels d'offres.

Si Siemens, une entreprise allemande, remporte le contrat, l'essentiel du travail, même celui qui reviendra à Bombardier, se fera en Allemagne. Bombardier Transport compte en effet une dizaine d'installations dans ce pays. À elle seule, la filiale Passagers en compte trois.

Alstom était aussi en lice pour l'obtention du contrat de la Deutsche Bahn. Le choix de Siemens comme soumissionnaire privilégié constitue évidemment un recul important pour le manufacturier français. Deutsche Bahn a toutefois octroyé un contrat de 40 millions d'euros à Alstom en novembre dernier pour 16 trains régionaux.

L'action de catégorie B de Bombardier a gagné 1 cent pour clôturer à 5,24$ hier à la Bourse de Toronto.