Quatre mois après avoir buté sur un nouveau pépin informatique, le CRJ1000, plus récent biréacteur régional de Bombardier, est toujours cloué au sol.

«Nous travaillons encore sur le logiciel de la commande électronique de la dérive verticale, a indiqué le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne. Mais nous sommes confiants de pouvoir faire certifier et livrer l'appareil au cours de la deuxième moitié du prochain exercice financier, soit entre août 2010 et janvier 2011.»

Il s'agit d'un retard de six mois par rapport à l'échéancier initial.

M. Duchesne a affirmé que Bombardier avait déjà complété 70% des essais en vol du CRJ1000. Il faudra effectuer le reste après la résolution du problème.

Le CRJ1000, un appareil de 100 places, est une version allongée du CRJ900, un appareil de 86 places. Or, le CRJ900 est lui même un dérivé du CRJ700 et du CRJ200, ce dernier étant un appareil de 50 places.

L'allongement du fuselage du CRJ900 pour ajouter trois rangées de sièges a été relativement simple, techniquement parlant, mais il a quand même fallu refaire tous les dessins techniques et revoir le degré de stress auquel il devait être soumis. Pour tenir compte du poids supplémentaire du CRJ1000, il a fallu augmenter la surface des ailes du CRJ900, un travail plus complexe. Il a aussi fallu renforcer le train d'atterrissage.

Bombardier a également profité de l'occasion pour installer un système de commandes de vol électronique (fly-by-wire) pour le gouvernail de direction du CRJ1000, au lieu du vieux système électrohydraulique. Ce système devait permettre de réduire le poids et augmenter la fiabilité de l'appareil.

Or, en juin 2009, Bombardier a détecté un premier problème lié au logiciel de la commande électronique du système de direction. L'entreprise a réécrit le logiciel et le programme de développement a repris, avec trois mois de retard.

En septembre 2009, Bombardier a détecté un autre pépin lié au même logiciel. Le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, a fait état de la situation le 3 décembre, à l'occasion de la divulgation des résultats du troisième trimestre de l'entreprise.

Il a admis que l'équipe de Bombardier n'avait pas trouvé la cause profonde du problème au cours de la première tentative de résolution. L'entreprise a alors mis en place une équipe d'experts provenant de l'extérieur du programme pour revoir toute la question.

«Nous avons déterminé la cause», a-t-il affirmé, indiquant que ce nouveau pépin retardait le programme d'un autre trois mois.

M. Duchesne a indiqué cette semaine que l'équipe travaillait maintenant à temps plein pour mettre en place une solution permanente.

En attendant, les deux appareils CRJ1000 conçus pour les essais sont toujours au sol. M. Duchesne a toutefois soutenu que le nouvel échéancier présenté par M. Hachey en décembre serait respecté.

Brit Air, filiale d'Air France, a passé une commande pour 14 appareils CRJ1000, alors que le transporteur espagnol Air Nostrum en a commandé 35.

Le transporteur régional italien My Way avait également commandé 15 appareils, mais des difficultés financières l'ont contraint à mettre fin à ses activités.