Pour la première fois en un an, Bombardier a enregistré plus de commandes que d'annulations pour des biréacteurs d'affaires.

«Même si le marché de l'aviation d'affaires est encore difficile, il y a des signes de stabilisation», a déclaré le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, lors de la conférence téléphonique organisée hier en marge de la divulgation des résultats du troisième trimestre.

Grosso modo, ces résultats sont conformes aux attentes des analystes: Bombardier a déclaré des revenus de 4,6 milliards de dollars US, ce qui est comparable aux revenus déclarés au cours du même trimestre de l'exercice précédent. Le bénéfice net a plongé de 25%, passant de 226 millions US à 168 millions US. Par action, le bénéfice net est ainsi passé de 12 cents à 9 cents.

L'action de catégorie B de Bombardier a perdu 13 cents pour clôturer à 4,56 dollars hier à la Bourse de Toronto.

Alors que les revenus et les bénéfices associés à la division ferroviaire de Bombardier ont augmenté de façon significative, ils ont diminué de façon tout aussi significative du côté de la division aéronautique.

L'année dernière, Bombardier Aéronautique avait enregistré 48 commandes nettes pour des avions d'affaires et 20 commandes nettes pour des avions commerciaux au troisième trimestre. Cette année, elle a enregistré deux commandes nettes pour des avions d'affaires, une commande nette pour un avion commercial et quatre commandes pour des avions amphibies. Cela semble peu, mais cela représente quand même une amélioration par rapport aux trois derniers trimestres, surtout du côté des avions d'affaires: pendant toute cette période, il y a eu plus d'annulations que de nouvelles commandes.

«Il y a un momentum positif, a déclaré le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey. Ça n'a rien à voir avec ce qui se passait en 2008, mais c'est bien mieux qu'en début d'exercice.»

Bombardier Aéronautique continue également de réduire l'inventaire qui s'accumule sur le tarmac. L'avionneur avait terminé le premier trimestre avec 25 avions neufs et 34 avions usagés non vendus. Cet inventaire est passé à 14 avions neufs et 25 avions usagés à la fin du troisième trimestre.

En outre, Bombardier Aéronautique a annoncé hier qu'American Airlines avait formalisé sa commande pour 22 biréacteurs régionaux CRJ700. Toutefois, cette confirmation était attendue et ne permettra pas de réduire les mises à pied annoncées la semaine dernière à Mirabel.

Le grand patron de Bombardier Transport, André Navarri, a indiqué hier que la récession avait également eu quelques effets négatifs sur la division ferroviaire, notamment du côté des locomotives, qui visent surtout le marché du transport de marchandises.

M. Navarri s'est aussi montré déçu au sujet des programmes de stimulation de l'économie adoptés par plusieurs gouvernements.

«Ils ont décidé d'effectuer une distribution différente de ce que nous pensions au début», a-t-il déclaré, expliquant que ces gouvernements avaient choisi de venir en aide à leur secteur bancaire ou leur secteur automobile plutôt que d'investir dans les infrastructures ferroviaires.

Il a toutefois indiqué que des projets pouvaient encore se matérialiser, notamment aux États-Unis, avec les trains à grande vitesse.

Quant au contrat de renouvellement des voitures de métro de Montréal, il a affirmé que les discussions se poursuivaient «très bien». «Il n'y a rien qui accroche», a-t-il soutenu.

 

RÉSULTATS DE BOMBARDIER

3e TRIMESTRE (se terminant le 31 octobre, en$US)

2009 /2010

Revenus 4,6 milliards /4,6 milliards

Bénéfice net 168 millions /226 millions

Carnet de commandes 47,4 milliards/ 51,9 milliards

Source: Bombardier