Une vingtaine de biréacteurs régionaux CRJ200 d'occasion sont sur le point d'atterrir en Russie. Une dizaine d'autres s'orientent du côté de l'Afrique.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] finalise présentement une entente avec le transporteur russe UTair Aviation pour lui fournir 20 appareils d'occasion provenant de la flotte de Lufthansa.

La structure exacte de l'entente n'est pas encore arrêtée. Il pourrait s'agir d'une location effectuée auprès de Lufthansa, ou auprès d'une société financière ou de Bombardier elle-même, qui reprendrait les appareils. Chose certaine, l'avionneur entend y trouver son compte.

«Chaque fois que nous plaçons un avion pour un client, cela fait de la place pour un nouvel appareil», indique Rod Sheridan, vice-président à la gestion des actifs chez Bombardier Avions commerciaux, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires.

Lufthansa, client de lancement du biréacteur régional de Bombardier, est en train de renouveler sa flotte et de remplacer ses petits avions régionaux de 50 places par de plus gros. En décembre 2005, le transporteur allemand a commandé 12 appareils CRJ900, des avions de 84 places. Il a procédé à une commande additionnelle pour 15 appareils CRJ900 en mai 2007.

«Nous avons une très bonne relation avec Lufthansa, affirme M. Sheridan. Il y a quelques années, nous avons placé une vingtaine de leurs avions. Et ce qui est bien avec leurs appareils, c'est qu'ils conviennent parfaitement au marché russe.»

Il explique que les avions de Lufthansa correspondent déjà aux normes européennes.

«La plupart des biréacteurs régionaux sont basés aux États-Unis, rappelle M. Sheridan. Il faudrait faire beaucoup de conversion pour les faire voler en Russie.»

Il y a quelques années, Bombardier a décidé de cibler le marché russe pour la revente d'appareils régionaux.

«C'est un marché très intéressant, soutient M. Sheridan. Il y a là une énorme flotte d'appareils russes qui sont très vieux et qui doivent être remplacés. Il y a de bons programmes qui s'en viennent, qui vont produire de nouveaux appareils, mais en attendant, nous offrons de faire le pont en leur louant des avions d'occasion.»

Les CRJ100 et CRJ200, des appareils de 50 places, sont certifiés en Russie, contrairement aux CRJ700 et CRJ900, qui ont de la difficulté à se faire certifier. Ces plus gros biréacteurs régionaux entreront en concurrence avec le Superjet, un appareil fabriqué par la société russe Sukhoi, qui connaît présentement des problèmes de développement. Par contre, la Russie a tellement besoin des petits avions régionaux que les autorités ont suspendu jusqu'en juillet prochain les droits de 20% qui s'appliquaient sur ces appareils.

«À l'heure actuelle, la Russie ne possède pas une flotte solide de turbopropulseurs de cette taille, explique M. Sheridan. Quant aux biréacteurs, ils peuvent permettre aux transporteurs d'offrir plus de fréquences et de desservir des roules qu'ils ne peuvent pas exploiter avec de plus gros appareils.»

Bombardier espère conclure l'entente avec UTair avant la fin de l'année. L'avionneur espère également placer une dizaine de CRJ200 auprès d'un ou deux autres transporteurs d'ici la fin décembre. M. Sheridan ne veut pas révéler le pays visé, mais il indique que l'Afrique est l'autre grand marché cible pour la revente d'appareils.

«Il y a des petits pays qui ont des liaisons nord-sud, mais très peu de liaisons est-ouest, déclare-t-il. Nous travaillons sur une couple de transactions, qui permettraient de créer une véritable aviation régionale.»