Le gouvernement Charest est désormais prêt à mener de front deux mégaprojets de trains rapides: le corridor Québec-Windsor et le corridor Montréal-New-York.

Le projet de construire un lien ferroviaire rapide entre le Québec et l'État de New York est activé, puis remis sur la voie de garage, depuis un quart de siècle.

Vendredi, le premier ministre Jean Charest semblait enthousiaste à l'idée de ressusciter ce projet pour la énième fois, en se montrant très confiant cette fois de pouvoir le mener à terme.

Dans le passé, les coûts exorbitants et les obstacles naturels avaient contraint les gouvernements à renoncer au projet ou à le reporter à plus tard.

Mais le contexte actuel, selon le premier ministre Charest, n'a jamais été aussi favorable que maintenant pour pousser un projet de cette envergure.

Il n'exclut même pas la possibilité de promouvoir la construction d'un TGV (train à grande vitesse), encore plus rapide, mais aussi plus coûteux, que le train rapide (qui roule à 240 km/h), pour circuler entre Montréal et New-York.

«On devrait regarder tous les scénarios», a-t-il indiqué, en point de presse, après une rencontre avec le gouverneur David Patterson, de l'État de New York, en marge d'une conférence sur les changements climatiques.

Chose certaine, le Québec «veut mettre le projet sur les rails, sans mauvais jeu de mots», a dit M. Charest, avant d'ajouter qu'il entendait «prioriser un projet de train rapide entre l'État de New York et Montréal», a-t-il ajouté.

Le plan de relance économique du président Barack Obama, avec près de 800 milliards de dollars d'investissements anticipés dans les infrastructures, met la table pour ce type de projets, a-t-il fait valoir.

«C'est peut-être la période où il faut prendre des risques», pour relancer l'économie et contribuer à lutter contre les gaz à effet de serre par la promotion du transport en commun, selon lui.

«D'autres décisions seront rendues publiques un peu plus tard» dans ce dossier, a ajouté M. Charest, sans dire s'il s'agissait d'une nouvelle étude de faisabilité.

L'important, à ses yeux, c'est que le Québec et l'État de New York sont sur la même longueur d'ondes.

Et il ne sera pas question de renoncer pour autant au projet Québec-Windsor, assure-t-il.

«Un n'exclut pas l'autre. Un vient même en appui à l'autre», selon lui, comme «une rivière qui s'alimente à même ses ruisseaux».

En 2004, une étude de préfaisabilité, menée par le New York State Department of Transportation et Transports Québec, avait fixé à 4 milliards de dollars américains le coût de réalisation du projet, uniquement pour la construction des voies ferrées sur 613 kilomètres, dont seulement 77 au Québec.

Les Américains auraient donc dû assumer la plus grande partie de la facture, soit au moins 4 milliards, sans compter les wagons et locomotives.

Si ce projet était devenu réalité, les passagers auraient pu faire le trajet Montréal-New York en quatre heures à peine, au lieu de 10 actuellement.

La portion Montréal-Albany serait relativement facile à réaliser, mais les choses se compliquent, sur le plan technique, pour la portion Albany-New-York, qui traverse la chaîne des Adirondacks.